Nucléaire au Japon

Centrale Nucléaire d'Ikata
Centrale Nucléaire d’Ikata

Le Japon une puissance nucléaire par nécessité

Le Japon est et reste une des plus grande puissance nucléaire mondiale. Le Japon ne disposant de quasiment aucune source d’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon,…) l’archipel se tourna naturellement et par nécessité vers le nucléaire afin d’assurer son indépendance énergétique.

1954 fut l’année du premier plan nucléaire au Japon. Un budget de 230 millions de yens fut alloué au développement de cette technologie. L’activité nucléaire japonaise fut dés le début très encadré. La constitution japonaise d’une part et une loi du 19 décembre 1955 spécialement dédiée d’autre part, limitèrent les activités du Japon autour de l’atome à des fins civiles et de recherches.

Entre 1961 et 1966 est construite sur le sol japonais la première centrale nucléaire (Tōkai I). Cette centrale fut bâtie par la société britannique « General Electric Company plc ». Ce centre est aujourd’hui toujours actif mais le réacteur construit à l’époque n’est plus exploité.

Les premiers réacteurs à eau légère (c’est-à-dire utilisant de l’eau ordinaire) furent édifiés dans les années 70 avec l’aide de sociétés américaines (GE, Westinghouse Electric).

Le parc nucléaire continua à se développer au Japon sans aucun incidents jusqu’au milieu des années 90. Ces incidents poussèrent une partie de l’opinion à se questionner sur la sûreté de la production de cette énergie tandis que le gouvernement Japonais poussa à la réorganisation du secteur. Lié ou non à ces incidents un certain nombre de projets de construction de réacteurs furent abandonnés (Hōhoku en 1194, Kushima en 1997, Ashihama en 2000, Maki et Suzu en 2003).

L’arrêt de ces projets n’affecta nullement l’ambition du Japon en matière d’atome. A titre d’exemple les fonds gouvernementaux dédiés au nucléaire et nombre de centrales en activité dans les années 2000 augmentèrent par rapport à la décennie précédente. A l’instar de traités signés avec l’Australie, la Chine, le Canada, le Royaume-Uni et la France, les États-unis et le Japon signèrent le 18 avril 2007 un traité bilatéral visant à instituer un plan d’action commun pour l’énergie nucléaire.

Le Japon rejoint  dès 1986 le projet international ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) visant à élaborer un réacteur de nouvelle génération basé sur la fusion.

En 2009 le budget annuel dédié au nucléaire était estimé à 491,4 milliards de yens. La majorité de ces fonds étant alloués au développement d’un réacteur rapide à neutron, au projet ITER, au développement d’un réacteur de nouvelle génération à eau légère et à la sûreté face aux risques sismiques.

Aujourd’hui le Japon est le 3ème producteur d’électricité d’origine nucléaire derrière les États-unis et la  France. Il dispose d’un parc installé de 55 réacteurs en activité dispersés sur 17 centrales.  La production d’électricité générée lui permet de satisfaire le tiers de ses besoins. En cliquant sur le lien ci-après la liste de l’ensemble des réacteurs et centrales nucléaires (localisation, puissance, type,…)

Centrale nucléaire Mihama
Centrale nucléaire Mihama

Risques sismiques au Japon

Le Japon, situé au niveau de la ceinture de feu du Pacifique, est souvent la proie de tremblements de terre et de tsunamis. Certaines craintes se sont fait jour mettant en exergue les risques pouvant résulter d’un tremblement de terre, d’un tsunami ou d’une combinaison des deux sur tout ou parties des installations japonaises.

C’est dans le cadre de cette réflexion qu’est né le concept de Genpatsu-shinsai (原発震災).

Il semble que la paternité de cette expression doit être attribuée au sismologue japonais Katsuhiko Ishibashi (石橋 克彦). Ce néologisme provient de la combinaison de la contraction Genpatsu (genshiryokuhatsudensho  – 原子力発電所 – centrale nucléaire) et du terme shinsai (震災 – shinsai – désastre).

Cette notion renvoie au cas où suite à un tremblement de terre majeur  un accident nucléaire viendrait s’ajouter. Le cumul de ces désastres rend particulièrement complexe la gestion de la crise, l’évacuation,…

Cette hypothèse avait été envisagée par les autorités japonaises en prenant comme hypothèse de travail un tremblement de terre d’une magnitude de 7. L’incident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011, résultant du tremblement de terre d’une magnitude de 9 et du tsunami qui s’ensuivi, s’inscrit parfaitement dans la définition du « Genpatsu-shinsai ».

Afin de prévenir tout risque futur face à l’identification de ces risques le gouvernement Japonais avait dès 2006 commencé à remettre à niveau l’ensemble de son parc de 55 réacteurs. En 2008 l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait par ailleurs noté les « sérieux problèmes » que pourrait poser au japon un séisme supérieur à une magnitude de 7.

Centrale nucléaire de Tomari
Centrale nucléaire de Tomari

Les organismes régulateurs de l’industrie nucléaire japonaise

La commission de sûreté nucléaire (Genshiryoku Anzen Iinkai – 原子力安全委員会,) : Cette commission est une agence indépendante dont les membres sont nommés par le premier ministre et approuvés par la Diète (parlement japonais). Cette agence dispose de pouvoirs étendus. Elle peut notamment émettre des recommandations au nom du premier ministre à l’ensemble des agences opérant dans le secteur du nucléaire.

Commission de l’énergie atomique japonaise (Genshiryokuiinkai – 原子力委員会) : cette commission a en charge le développement et la sûreté des projets nucléaires au Japon dans un cadre pacifiste.

Agence japonaise de sûreté nucléaire (Genshiryoku Anzen Hoanin – 原子力安全・保安院). Cette entité est une subdivision du Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie en charge d’assurer le respect des lois et règlements en matière de sûreté.

Établissements et centre de recherches atomiques au Japon

L’ensemble de ces établissements sont financés sur fonds publics mais bénéficient d’un statut administratif particulier leur permettant de jouir d’une certaine indépendance.

Institut de recherche de l’énergie atomique japonaise (Nihon genshiryoku kenkyûjo – 日本原子力研究所) : cet organisme de recherche, le premier du genre au Japon, fut créé en juin 1956. L’objectif de cet institut était d’étendre l’énergie nucléaire au Japon. Cet organisme fut fusionné avec l’Institut Japonais de Développement du Cycle Nucléaire (JNC) le 1er octobre 2005 pour devenir l’Agence de l’Energie Atomique japonaise (Nihon genshiryoku kenkyū kaihatsu kikō – 日本原子力研究開発機構 (JAEA)).

Institut Japonais de Développement du Cycle Nucléaire (JNC) : cet organisme créé en 1998 venait remplacer le « Power Reactor and Nuclear Fuel Development Corporation » (PNC). Le JNC était en charge des réacteurs expérimentaux Monju et Lojo. Le JNC fusionna le 1er octobre 2005 avec l’Institut de recherche de l’énergie atomique japonaise pour former l’Agence de l’Energie Atomique japonaise.

Agence de l’Energie Atomique japonaise (Nihon genshiryoku kenkyū kaihatsu kikō – 日本原子力研究開発機構 (JAEA)) : Cette agence fut fondée le 1er octobre 2005. Elle résulte de la fusion du JNC avec l’Institut de recherche de l’énergie atomique japonaise. Son siège est situé à Tokai-mura. Cette agence emploie plus de 4300 personnes et est à la tête de l’ensemble des centres de recherche nucléaire au Japon :

Centres de Tokai-mura  et de Tono;

Installation du réacteur rapide de Monju à Tsuruga;

Centre de recherche et développement d’Oarai et d’Aomori;

Centre de recherche sur les dépôts souterrains de Horonobe;

Institut de Fusion de Naka;

Cité de la science du Kansai;

Synchrotron de Hyogo;

Centre d’ingénierie sur l’environnement de Ningyo-toge;

Institut de recherche avancée sur les radiations de Takasaki.

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