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Tsunami – 津波

Hokusai Kanagawa vague
La grande vague de Kanagawa. Oeuvre de Katsushika Kokusai de 1831 représentant non un tsunami mais une vague scélérate

Vous trouverez ici toutes les informations utiles concernant les Tsunamis : fonctionnement, formation, lieu, détection, prévention…

En langue française, la traduction la plus proche du terme japonais « tsunami » (津波) est « raz-de-marée». Tsunami  signifie en japonais « vague portuaire ». Il est composé du terme « tsu» (津) désignant le «port» et du terme «nami» (波), la «vague».

La terminologie française est cependant imprécise en ce qu’elle pourrait laisser entendre que le phénomène des tsunamis est lié aux marées.

Pour savoir ce que vous devez faire en cas de catastrophe naturelle, consultez notre page dédiée.

Qu’est ce qu’un tsunami ?

Le terme de tsunami est associé à une définition scientifique précise le distinguant de phénomènes comparables mais ayant une origine différente. Ainsi les mascarets (brusque montée des eaux d’une rivière liée à l’onde de la marée montante), les vagues scélérates (vagues de très haute hauteur ne s’élevant pas à l’approche des côtes) et les tempêtes d’onde (surélévation de l’eau liée à la pression barométrique d’un cyclone) n’entrent pas dans le champ de la définition du tsunami.

Dans le cadre d’un tsunami, les énormes masses d’eau déplacées font généralement suite à un phénomène géologique majeur. Ces phénomènes géologiques sont notamment les séismes atteignant une magnitude minimum de 6.3, l’élévation ou l’affaissement du plancher océanique, une éruption volcanique sous-marine ou encore un glissement ou un effondrement de terrain. 

D’autre causes, exogènes et n’ayant pas une origine géologique peuvent être à l’origine d’un tsunami. C’est le cas notamment avec l’impacte d’un objet spatial de grande taille (météore) ou encore une explosion sous-marine (explosion nucléaire).

Le tsunami ayant frappé les côtes japonaises le 11 mars 2011 fut la conséquence d’un séisme d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter s’étant produit à 10  kilomètres sous l’océan et à environ 125  kilomètres de la côte est du Japon. Il en résulta notamment  à Ofunato (préfecture d’Iwate) des vagues atteignant une hauteur d’au moins 23  mètres (source : Autorité d’information géospatiale du Japon).

Lieu des tsunamis

tsunami japon 11 mars 2011
Vue aérienne des véhicules des secouristes des forces d’autodéfenses intervenant à Sukuiso le 18 mars 2011 suite au tsunami du 11 mars 2011

80 % des tsunamis se produisent dans l’océan pacifique. Cette statistique s’explique par l’intense activité sismique de cette région du monde.  C’est sous cette étendue d’eau que se trouve la «ceinture de feu» sur laquelle se trouve le Japon. 90% des séismes dans le monde se produisent au niveau de cette «ceinture de feu». Un tsunami peut néanmoins se produire sur n’importe quelle surface d’eau suffisamment importante y compris donc à la surface des lacs. Le Japon commença à scientifiquement s’intéresser au tsunami  dés 1896 à la suite du tsunami Meiji-Sanriku s’étant produit le 15 juin 1896 et ayant fait environ 23 000 victimes.

Fonctionnement d’un tsunami

L’énorme masse d’eau déplacée brusquement lors d’un des événements géologiques mentionnés (séismes,…) provoque une onde de grande longueur. La longueur de l’onde, dans les cadres d’un tsunami, est de plusieurs centaines de kilomètres. L’océan étant tout au plus profond d’une dizaine de kilomètres, c’est l’océan sur toute sa profondeur qui se trouve impacté. A titre de comparaison, une vague classique avec une courte longueur d’onde n’est un phénomène de surface. Pour preuve un plongeur se trouvera de moins en moins ballotté à mesure que celui-ci descend vers les profondeurs.

La propagation d’un tsunami en haut profonde a lieu dans toutes les directions sur des milliers de kilomètres. Sa vitesse est de l’ordre de 800km/h.

Au large un tsunami est quasiment indétectable.  Les vagues résultant de l’énorme masse d’eau déplacée ne dépassent guère les 1  mètre.  A cela il est à ajouter que, contrairement  aux vagues classiques, les tsunamis sont caractérisés par une longue «période» (de 10 minutes à 40 minutes).  Pour simplifier la «période» correspond au temps mis avant qu’un même événement se répète. En l’espèce le temps mis avant qu’une nouvelle vague n’apparaisse et donc qu’une nouvelle crête soit détectée prend un temps assez significatif. Un bateau se trouvant sur les lieux ne s’apercevra pas du phénomène se jouant sous sa coque.

A mesure que l’onde se rapproche des côtes l’amplitude augmente (hauteur de vague) tandis que la période (temps avant la prochaine vague) et la vitesse de celle-ci diminue. La période étant plus longue qu’avec des vagues classiques, le point culminant de la montée des eaux peut prendre plusieurs minutes et les vagues s’étaler sur des heures.

Lorsqu’elle approche des côtes la vague résultant d’un tsunami ne possède plus qu’une vitesse inférieure à 80Km/h.  Cette vague peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres de long pour plusieurs dizaines de mètres de haut.  Les vagues classiques ne dépassent généralement pas les 40  mètres de long.

La vague issue d’un tsunami prend rarement la forme du déferlante mais s’apparente plus à une brusque et large montée des eaux. Un peu à l’instar des mascarets sur les fleuves.

Signes et prédictions des tsunamis

tsunami wakuya 11 mars 2011
Secouristes dans les décombres de la ville de Wakuya préfecture de Miyagi suite au passage du tsunami du 11 mars 2011

L’un des signes les plus évidents de l’arrivée possible d’un tsunami sont les secousses liées à un tremblement de terre. Autres signes avant coureur  mais tardif d’un tsunami est le retrait anormal de l’océan. Certains rescapés font aussi mention dans certain cas de la présence d’un bruit de succion. Enfin certains animaux (les éléphants) sont sensibles aux ultrasons provoqués par un tsunami et peuvent en cette circonstance adopter un comportement non usuel.

La détection des tsunamis

Le japon a mis en place un système d’alerte au tsunami permettant dans le meilleur des cas de prévenir la population plusieurs heures avant l’impacte de l’onde dévastatrice. Les données recueillies sont transmises à l’ensemble des pays côtiers du pacifique ainsi qu’au  centre d’alerte des tsunamis dans le Pacifique (PTWC ou Pacific Tsunami Warning Center). Ce centre fondé en 1949 est basé à Hawaii il centralise, suit et donne l’alerte aux populations en risque. Le système en place est basé sur la collecte d’information résultant du maillage de certaine zone par des bouées spécialement conçues capables de détecter les mouvements marins, des sondes, des capteurs reposant au fond de l’océan indiquant la pression océanique et une analyse sismographique permanente. 

Aussi performant puisse être le système, celui-ci ne pourra jamais permettre une détection suffisamment en amont  si l’épicentre d’un séisme se produit à une distance trop proche d’une côte. Ce fut le cas lors du séisme du 12 juillet 1993 qui se produisit prés des côtes de l’île d’Okushiri (奥尻町). Le système d’alerte se déclencha immédiatement mais la trop grande proximité du séisme ne laissa pas assez de temps à toute la population pour se mettre à l’abri. Les vagues de plusieurs dizaines de mètres de haut firent 198 victimes.  Il en fut de même lors du séisme d’une magnitude de 9 survenu le 11 mars 2011 dont l’épicentre était situé à 125  km des côtes de la préfecture de Miyagi.

Les Tsunamis les plus meurtriers de l’histoire japonaise et de l’humanité :

1605 : 5 000 victimes environ ;

1611 : 11 000 victimes environ ;

31 décembre 1703 : entre 10 000 et 100 000 victimes environ ;

28 octobre 1707 : 30 000 victimes environ ;

1766 : 1 500 victimes environ ;

1771 : 22 victimes environ dans les îles Ishigaki (石垣島) et Miyakojima.

1792 : 15 000 victimes environ ;

1854 : 3 000 victimes environs ;

15 juin 1896 : 25 000 victimes environ ;

1923 : 2 000 victimes environ ;

2 mars 1933 : 3 000 victimes environ ;

12 juillet 1993 Okushiri : 200 victimes environ ;

17 janvier 1995 :   6 437 victimes ;

11 mars 2011 : —

Photographie n°1, 2 et 3 ©DP