La guerre des espions
Le pitch du film
Japon, 1600 : les deux plus grands seigneurs de la guerre, Hideyoshi et Tokugawa, sont sur le point de se livrer une ultime bataille pour le contrôle du pays. Seul le seigneur Sanada n’a pas encore choisi son camp : il a chargé Sarutobi, ninja surnommé « le singe volant », et neuf autres espions de son clan, d’observer la situation avant de se décider. Sarutobi va être mêlé, malgré lui, à l’impitoyable guerre des espions que se livrent les deux rivaux historiques.
Analyse
Masahiro Shinoda a fait des études d’histoire de l’art à l’Université de Waseda, il est aussi titulaire d’une licence d’histoire du théâtre. Du coup, son cinéma tend vers une approche plus distanciée, refusant de se contenter de la captation de la réalité, cherchant au delà. Il s’est fait une réputation de formaliste qui le fait honnir par les uns et aduler par les autres, mais son style est indéniablement original, dans son exagération de la beauté. À la fin des années cinquante, entre « cinéma de qualité » et tendance accrue aux formules commerciales, chaque pays a connu sa « Nouvelle Vague » cinématographique, ruant dans les brancards de la tradition. Le Japon ne fait pas exception, donnant même l’une des « nouvelles vagues » les plus dynamiques de la planète. Cette « appellation contrôlée » fut en fait utilisée la première fois par des critiques japonais pour regrouper les jeunes gens en colère de la compagnie Shochiku, essentiellement Nagisa Oshima, Yoshishige (Kiju) Yoshida et Masahiro Shinoda, Dans la compagnie rivale, la Nikkatsu (vieille dame indigne née en 1912 !), c’est le jeune Shohei Imamura qui casse les conventions narratives avec des films bourrés d’énergie, à l’esthétique post-expressionniste. La « Nouvelle vague », multiple et créative, était vraiment dans tous ses états. Elle allait durer environ dix ans.
La Guerre des Espions se distingue par une intrigue complexe, un héros singulier, un noir et blanc profond et contrasté et des décors naturels somptueux (collines, pont suspendu….) et une scénographie des combats assez théatralisée, qui confèrent à l’ensemble une esthétique magnifique, loin des images ultra réalistes de certains réalisateurs contemporains de Shinoda.
Photothèque
Crédits :
Titre original : Ibun sarutobi sasuke
Couleur : Noir et Blanc
Année : 1965
Genre : Polar Yakuza
Réalisateur : Masahiro Shinoda
Directeur de la photographie : Masao Kosugi
Direction artistique : Junichi Osumi
Scénario : Yoshiyuki Fukuda
Production : Shizuo Yamanouchi
Acteurs : Misako Watanabe, Rokko Toura, Koji Takahashi, Eiji Okada, Jitsuko Yoshimura, Tetsuro TAMBA…
Durée : 1h40mn
Source : dossier de presse Wild Side Vidéo
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