Oublié les mariages forcés du passé, les japonais s’unissent aujourd’hui par amour (ren’ai kekkon -恋愛結婚). A noter toutefois que persiste toujours la pratique des mariages arrangés (miai kekkon – 見合い結婚). Cette pratique est cependant aujourd’hui une démarche volontaire qui n’engage ni l’homme ni la femme.
Mariage d’amour ou mariage arrangé dans tous les cas les familles veillent toujours, avec une discrétion plus ou moins prononcée, à ce que les futurs soient issus du même milieu social. Ce « réflexe » est sans doute une survivance des vieilles pratiques endogames ayant eu cours au Japon pendant plusieurs siècles. Les familles n’hésitent pas à enquêter sur la belle-famille afin de s’assurer que celle-ci, et plus particulièrement le/la futur marié(e), possède le bon pédigrée (situation professionnelle, familiale, ascendance,…). Cet équilibre recherché entre les familles et les mariés porte le nom de « iegara » (家柄).
Aspect légal
Le mariage (kekkon) est autorisé à partir de 18 ans pour les hommes et dés l’âge de 16 ans pour les femmes. Toutefois, la majorité étant légalement fixé à 20 ans au japon, l’autorisation des parents sera nécessaire jusqu’à cet âge. Une fois mariée les mineures acquièrent leur émancipation. Bien que le couple garde souvent le patronyme du mari, la loi autorise les couples a choisirent comme patronyme aussi bien celui de l’homme que celui de la femme. Les mariages mixtes où entre individus de confessions différentes sont autorisés. Par contre, la bigamie et le mariage homosexuel ne sont pas autorisés. Depuis 2009, le Japon autorise néanmoins ses ressortissants à contracter à l’étranger des unions entre personnes du même sexe, si le pays concerné l’y autorise légalement.
Les rencontres
Les japonais trouvent en général l’âme sœur dans le cadre de leur environnement professionnel. Pour des raisons non dénuées d’intérêts (fidélisation des salariés,…) certaines entreprises favorisent même ces heureuses rencontres. Ils sont ainsi plus ou moins 26% en moyenne à avoir trouvé leur futur époux/épouse au sein de leur société.
Le truchement des amis ou de connaissances vient ensuite et est à l’origine de plus de 15% des unions. Le milieu scolaire génère au moins 10% des futurs couples.
Jusqu’à très récemment l’une des méthodes les plus aboutie et traditionnelle pour rencontrer son futur conjoint était de faire appel à un entremetteur (nakôdo) qui organisait des rencontres pour la personne ou la famille qui l’avait mandé. Les mariages ainsi « arrangés» par les familles portent le nom de « miai ». Les mariages arrangés dépassent les 15% des individus mariés nés avant 1961. Ce chiffre chute à moins de 2% pour les individus nés à partir de 1970.
Cette évolution est liée à l’apparition de l’Internet ayant permis l’éclosion rapide de « chats », de services de rencontres et de sites matrimoniaux en ligne. Une proportion de plus en plus importante de jeunes couples se forment par l’intermédiaire de ces services au grand dame de la tradition plusieurs fois centenaire du « miai ».
Les tabous
Au-delà de facteurs sociaux certains critères purement culturels peuvent être un frein à certaines unions.
L’horoscope
L’horoscope est encore aujourd’hui utilisé afin de déterminer si l’union envisagée se déroulera sous de bons hospices et si les futurs mariés sont « compatibles ».
La date du mariage
L’horoscope chinois afin de déterminer les jours favorables à la future union. La période des mariages au japon coïncide avec l’automne. Il est néanmoins loisible de ce marier à tout moment de l’année à une exception près. Du 10 ou 17 octobre de chaque année se déroule au sanctuaire Shintô Izumo-Taisha (ville d’Izumo, préfecture de Shimane) le « kamiari matsuri » (fête) auquel tous les kami (esprit) du Japon sont conviés. Les kami (esprit) ayant déserté les sanctuaires shintô pour ce rendre à ces festivités, il n’est donc pas possible de célébrer une célébration de mariage religieuse. Le mois d’octobre est souvent déclaré « kamiari-zuki » c’est-à-dire un mois « sans esprit ».
La compatibilité des futurs époux
Les femmes nées sous le signe du Cheval souffrent ainsi de discrimination car elles sont réputées « enterrer leur mari ». Cela signifie que le mari risque de décéder avant son épouse.
Rat | Bœuf | Tigre | Lapin | Dragon | Serpent | Cheval | Mouton | Singe | Coq | Chien | Cochon | |
Rat | ||||||||||||
Bœuf | ||||||||||||
Tigre | ||||||||||||
Lapin | ||||||||||||
Dragon | ||||||||||||
Serpent | ||||||||||||
Cheval | ||||||||||||
Mouton | ||||||||||||
Singe | ||||||||||||
Coq | ||||||||||||
Chien | ||||||||||||
Cochon |
Signe | Nom japonais | Années de naissance |
Rat | Ne | 1900, 1912, 1924, 1936, 1948, 1960, 1972, 1984, 1996, 2008,… |
Bœuf | Ushi | 1901, 1913, 1925, 1937, 1949, 1961, 1973, 1985, 1997, 2009,… |
Tigre | Tora | 1902, 1914, 1926, 1938, 1950, 1962, 1974, 1986, 1998, 2010,… |
Lapin | U | 1903, 1915, 1927, 1939, 1951, 1963, 1975, 1987, 1999, 2011,… |
Dragon | Tatsu | 1904, 1916, 1928, 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, 2012,… |
Serpent | Mi | 1905, 1917, 1929, 1941, 1953, 1965, 1977, 1989, 2001, 2013,… |
Cheval | Uma | 1906, 1918, 1930, 1942, 1954, 1966, 1978, 1990, 2002, 2014,… |
Mouton | Hitsu | 1907, 1919, 1931, 1943, 1955, 1967, 1979, 1991, 2003, 2015,… |
Singe | Saru | 1908, 1920, 1932, 1944, 1956, 1968, 1980,1992, 2004, 2016,… |
Coq | Tori | 1909, 1921, 1933, 1945, 1957, 1969, 1981, 1993, 2005, 2017,… |
Chien | Inu | 1910, 1922, 1934, 1946, 1958, 1970, 1982, 1994, 2006, 2018,… |
Cochon | Inoshishi | 1911, 1923, 1935, 1947, 1959, 1971, 1983, 1995, 2007, 2019,… |
Burakumin
Les « burakumin » étaient jusqu’à la fin de l’ère Edo (1868) les populations du commun se livrant notamment à des activités entachées par la mort (fossoyeur, boucher,…). Depuis l’ère Meiji (1868) le gouvernement japonais tente vainement de les assimiler à la population mais celles-ci sont toujours victimes de préjugés et de rejet. L’ostracisme qui les frappe est tel que si la belle-famille vient à découvrir que le futur époux/épouse à une ascendance burakumin, elle tentera sans doute de faire échec au mariage.
Les étrangers
Bien que la société japonaise évolue. Les mariages mixtes peuvent ne pas être particulièrement appréciés. Les enfants issus de ces mariages ont tendances à souffrir de difficulté tant à l’école que sur le marché du travail. L’époux ou l’épouse étrangère même si il/elle se conforme aux coutumes et parle excellemment la langue ne sera jamais totalement assimilé(e). Cette attitude est plus ou moins prononcée et varie selon le pays d’origine du futur époux/épouse.
Photographies : n°1 : ©Yasufumi Nishi / © JNTO. N°2 : © JNTO
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