Marché financier

La Diet : le parlement japonais
La Diet : le parlement japonais

Politique Monétaire

Poursuite du statu quo monétaire de la Banque du Japon (BoJ)

Conformément aux anticipations du marché, le Conseil de la Politique Monétaire (CPM) de la Banque du Japon (BoJ) a décidé, à l’issue de sa réunion des 21 et 22 janvier 2008, de maintenir inchangé, à l’unanimité de ses membres, son principal taux directeur à 0,5 %.

Lors de sa conférence de presse à l’issue du CPM, le gouverneur de la BoJ, M. FUKUI, a souligné, les risques qui pesaient sur la croissance au Japon en raison notamment des conséquences de la crise des subprime au Etats-Unis, crise qui aura certainement « un impact plus important que prévu sur l’économie japonaise ». M. FUKUI estime que la croissance devrait rester modérée en 2008. Dans un tel contexte, les anticipations d’un resserrement monétaire d’ici la fin de l’année 2008 continuent de reculer. Certains économistes envisagent même, si la crise s’aggravait, l’éventualité d’une baisse des taux directeurs de la BoJ au cours de l’été 2008.

Taux d’intérêt

Recul des rendements obligataires

Les rendements des taux des JGB à 10 ans s’élevaient, le 22 janvier 2008, à 1,32 % (1,51 % au début de l’année 2008) en raison du regain d’intérêt des investisseurs pour le marché obligataire dans un contexte de fuite vers la qualité lié au recul des marchés boursiers mondiaux (cf. infra).

Actions

Effondrement du Tokyo Stock Exchange (TSE)

Le Tokyo Stock Exchange (TSE) a, dans le sillage du repli des marchés boursiers mondiaux, clôturé le 22 janvier 2008 à son niveau le plus bas depuis septembre 2005, le Nikkei 225 atteignant 12 573 points (- 5,7 % ce jour, soit son recul le plus important depuis la séance du 11 septembre 2001). Les investisseurs, qui anticipent désormais un risque de récession aux Etats-Unis à la suite des répercussions de la crise des subprime, restent sceptiques quant à l’efficacité du programme de relance économique des autorités américaines. Les valeurs liées à l’exportation (- 7,2% pour TOYOTA, – 6,9 % pour SONY…) sont, en outre, pénalisées par l’affermissement du yen par rapport au dollar et à l’euro (cf. infra).

Les « financières » (-8,2 % pour MIZUHO, – 7,8 pour SUMITOMO MITSUI…) pâtissent, par contagion, des pertes réalisées par les principaux groupes bancaires américains. Depuis le début de l’année, le Nikkei 225 a reculé de 14,4 % (- 8,8 % pour le Dow Jones, – 15,5 % pour le CAC 40 et – 13,6 % pour le Footsie). En 2007, le Nikkei 225 avait déjà baissé de 11,8 % (+ 4,6 % pour le Dow Jones, – 1,3 % pour le CAC 40 et + 1,7 % pour le Footsie). Les investisseurs doutent, depuis 2007, de la capacité du TSE à rebondir en raison de la faiblesse de la croissance au Japon (estimée à 1,3 % pour 2007 et 1,5 % pour 2008 par l’OCDE) et du manque de volonté du gouvernement de s’engager dans les réformes structurelles dont le pays a besoin (révision de la fiscalité, soutenabilité des systèmes sociaux…).

La Japan Securities Dealers Association (JSDA) a décidé d’entamer des négociations avec Osaka Securities Exchange (OSE) pour une fusion du Jasdaq (marché pour les start-up et les PME dont 70 % des actions sont détenues par le JSDA) et du Hercules (marché pour les start-up de l’OSE).

Le deuxième établissement bancaire japonais, MIZUHO FINANCIAL GROUP, va acquérir une participation dans MERRILL LYNCH à hauteur de 130 milliards de yens (1,2 milliards de dollars), soit l’équivalent de 18 % des 6,6 milliards de dollars d’actions préférentielles, sans droit de vote, émises par l’établissement américain. MIZUHO s’est engagé, comme les autres investisseurs, à ne pas vendre ni transférer – directement ou indirectement – ces titres pendant une période d’un an.

Les pertes enregistrées par la banque MITSUBISHI UFJ FINANCIAL GROUP (MUFG) sur les actifs liés au crédit hypothécaire à risque aux Etats- Unis pourraient s’avérer plus importantes que prévues. Elles devraient atteindre 50 milliards de yens (326 millions d’euros) pour l’exercice clos au 31 mars 2008 contre une estimation, publiée en novembre 2007, de 27 milliards de yens (176 millions d’euros).

Devises

Raffermissement du yen dans un contexte de recrudescence de l’aversion pour le risque

Le yen a atteint, le 22 janvier 2008, un point haut face à l’euro depuis quatre mois (à 152,91 yens pour un euro) en raison des craintes pesant sur un ralentissement de la croissance au sein de la Zone euro. Un plafond face au dollar a également été atteint au cours de la séance, le dollar s’échangeant à
105,62 yens, soit son niveau le plus faible depuis mai 2005. Les perspectives d’un nouvel assouplissement monétaire par la FED lors de sa réunion de fin janvier contribuent à peser sur le niveau du dollar. Depuis le début de l’année 2008, le yen s’est apprécié de 6,1 % par rapport à l’euro et de 5,1 % par rapport au dollar. La recrudescence de l’aversion pour le risque, liée aux conséquences mal mesurées de la crise des subprime, vient soutenir le niveau de la devise japonaise en raison des débouclements des positions de carry trades qu’elle entraîne. Dans un tel contexte, le Ministre des finances, M. NUKAGA, a réaffirmé, le 22 janvier 2008, que « le gouvernement japonais n’avait pas l’intention d’intervenir sur le marché des changes ».

Photographie : © JNTO / © Y.Shimizu

Source Mission économique du Japon – 12/07