L’investissement direct à l’étranger des entreprises japonaises est en forte hausse, tandis que l’Archipel connaît en 2007 un mouvement de désinvestissement de la part des entreprises étrangères.
Même si le Japon a attiré en 2006 les entreprises étrangères (les flux d’IDE entrants progressent de 60% par rapport à 2005), le départ de l’Archipel, la même année, d’acteurs étrangers importants explique un mouvement de désinvestissement : le solde net des investissements entrants s’établit à – 7 mds USD. Le stock de l’investissement direct étranger au Japon reste donc stable, autour de 2% du PIB. La présence française est en progression : avec 274 MUSD (203 M EUR) investis en 2006, au deuxième rang derrière la Grande-Bretagne, elle consolide sa place de deuxième investisseur étranger au Japon en termes de stock, derrière les Etats-Unis et ex-æquo avec les Pays-Bas.
Les entreprises japonaises continuent quant à elles à investir massivement à l’étranger, pour un total de 7 mds USD. Le désinvestissement intervenu en 2006 (le premier depuis 1989, à -7 mds USD) confirme la tendance à l’œuvre depuis le début des années 2000 d’une baisse du solde net des IDE entrants. L’année 2005 avait notamment marqué un important recul de -60% par rapport à 2004. Il convient toutefois de relativiser les mauvais chiffres de ces dernières années, avant tout dus à des effets conjoncturels. Après le retrait de Carrefour en 2005, General Motors a réduit en 2006 sa participation au capital du constructeur japonais Suzuki de 20% à 3% tandis que le groupe britannique Vodafone cédait (pour 15 mds USD) sa filiale japonaise à son concurrent nippon Softbank. Les flux entrants d’IDE au Japon progressent néanmoins de 60% par rapport à 2005, à 46 mds USD et le premier semestre 2007 s’annonce prometteur, avec notamment les investissements du financier CitiGroup dans Nikko Cordial et du groupe automobile Volvo dans Nissan Diesel.
La part du stock d’IDE au Japon par rapport au PIB reste caractérisée par sa faiblesse, en comparaison avec les autres pays développés : selon les derniers chiffres CNUCED disponibles, le ratio stock d’IDE/PIB s’élevait ainsi à 2,2% en 2005 (1,1% en 2000), contre 34% pour l’Union Européenne (28,5 % pour la France) et 13% pour les Etats-Unis.
Les IDE entrants au Japon en 2006 sont plutôt européens, concernent surtout le secteur financier et se font par le biais d’opérations de fusion-acquisition.
Fin 2006, le stock des IDE entrants se concentre majoritairement dans le secteur non-manufacturier (56% du total des IDE) et notamment les services financiers (34%), la distribution (7%) et la communication (6%). Les IDE dans le secteur manufacturier (44%) vont surtout vers le secteur des équipements électriques et électroniques (16%), des transports (12%) et des produits chimiques et pharmaceutiques (11%). En flux, l’année 2006 confirme le fort attrait exercé par le Japon sur les IDE à destination du secteur financier, (+ 2 mds USD).
Les pays les plus présents au Japon sont, fin 2006, les Etats-Unis (39% du stock), suivi de très près par l’Union européenne (37%), l’Amérique latine (11%) et l’Asie (8%). La France (11% du stock, à égalité avec les Pays-Bas) arrive en deuxième position. En terme de flux, 2006 se caractérise par une forte poussée des IDE britanniques (premier investisseur au Japon avec 2 mds USD) et d’un effort constant de la France (274 MUSD), devant les Etats- Unis (105 MUSD). Les Pays- Bas enregistrent une baisse importante en flux (- 7 mds USD). Selon une enquête du gouvernement japonais, les IDE entrants au Japon entre 2004 à 2006, sont réalisés à 78% via des opérations de fusions-acquisitions (dont 68% avec un partenaire japonais et 10% avec une entreprise étrangère implantée au Japon) les investissements « greenfields» (par création d’actifs) ne représentant que 21% du total.
La France est le deuxième investisseur au Japon en 2006.
Les flux d’IDE français vers le Japon ont connu ces dernières années une évolution en « dents de scie». Ainsi, la forte progression (+55%) de 2004 a-telle été suivie d’une importante baisse en 2005 due à l’absence d’opérations majeures et au retrait de Carrefour du marché japonais. Avec un solde net positif de 203 M EUR, la France est en 2006 le deuxième investisseur étranger au Japon en termes de flux (derrière la Royaume-Uni). Elle conserve sa position de deuxième investisseur au Japon en termes de stock (8,75 mds EUR et 11% du total), derrière les Etats-Unis, à égalité avec les Pays-Bas, mais devançant tous ces partenaires européens, notamment le
Royaume-Uni (5%) et l’Allemagne (4%).
IDE français au Japon : la répartition sectorielle et les principales implantations.
Une étude de la composition du portefeuille d’IDE français au Japon révèle la prédominance du secteur des transports (64% du total des stocks), mais également la forte présence du secteur financier (27%). Les IDE au Japon sont dans la quasi totalité des cas autofinancés (les capitaux propres représentent 90% du total contre 10% pour les prêts). En termes de flux, pour l’année 2006, le secteur des communications est le premier poste d’investissement, suivi du secteur financier et du secteur des transports. La présence française est dominée par le secteur manufacturier représenté par les industries chimique et mécanique (Air Liquide et Sanofi-Aventis), les industries du secteur des BTP, de l’environnement et de l’énergie (Saint- Gobain, Total, Areva et Cogema), les industries de transport et de l’aéronautique (Air France et Michelin, présents depuis plus de 30 ans) ou les grands groupes automobiles (Renault et Peugeot mais également les équipementiers Valeo et Faurecia). L’industrie agro-alimentaire est une composante forte du secteur manufacturier au Japon et se caractérise par la présence de grands groupes industriels tels que Danone ou Lactalis.
Le secteur des biens de consommation reste très important, représenté par les grandes marques de luxe et de cosmétique (LVMH, Hermès, Chanel, Dior, L’Oréal,…).
Dans les secteurs de l’économie, des finances et des services, les principales banques françaises sont implantées au Japon (Calyon, BNP-Paribas, Société Générale…) ainsi que Axa, deuxième investisseur français au Japon après Renault.Dans les services, les principaux groupes français de communication (MCDecaux, Publicis, Euro RSCG) sont également implantés au Japon. La présence française dans le domaine des technologies d’information et de communication (TIC) demeure proportionnellement faible avec des grands groupes (Alcatel-Lucent, France Télécom, Oberthur Card Systems…) mais aussi un certain nombre de PME innovantes et très spécialisées. Parmi les implantations les plus récentes en 2006, la maison de couture française pour enfants, Bonpoint a ouvert son premier magasin en août et le groupe Dexia a démarré ses activités au Japon à la fin de l’année 2006 après que sa filiale Dexia crédit local Japon ait reçu son agrément de l’Agence des services financiers.
Photographie : © JNTO / © Y.Shimizu
Source Mission économique du Japon – 09/07