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Agence impériale

Agence impériale
Façade de l’Agence Impériale

L’Agence de la maison impériale aussi désignée Agence impériale (Kunaichō  -宮内庁) est l’une des plus vieilles institutions du Japon. Elle est en charge de tout ce qui concerne la maison impériale c’est-à-dire l’ensemble de la parenté impériale conservant également des charges officielles. Cet organisme administre donc aussi bien l’emploi du temps des membres de la famille impériale, que les membres du personnel, les biens  immobiliers et les cérémonies officielles.

Cet organisme millénaire est aujourd’hui de plus en plus critiqué pour sa gestion conservatrice et rigide, héritée d’un autre âge. Nombre d’historiens lui reproche d’entraver et voir d’empêcher des avancées  historiques (en interdisant nommant la fouille des sépultures impériales). L’Agence est aussi décriée pour les pressions qu’elle exercerait sur les membres de la famille impériale afin que ceux-ci se conforment à l’étiquette et assurent une descendance. Ces pressions seraient à l’origine des dépressions de l’Impératrice Michiko (皇后美智子) et de la princesse héritière consort Masako (皇太子妃雅子).

Histoire

Aagence impériale
Profil de l’Agence Impériale

L’Agence de la maison impériale a évolué au fil des siècles. On trouve trace de cet organisme dès l’an 645. Visant à administrativement réglementer l’état japonais, le Code Taihō (大宝律令), édicté en 701, mentionne expressément l’existence d’une telle agence. L’Agence impériale porte alors le nom de « Miya no Uchi no Tsukasa ». Ce service est, à cette époque, dirigé le ministre en charge de la levée de l’impôt sur le domaine du trône du chrysanthème.

Cet organisme demeure quasiment inchangé jusqu’en 1889. A cette date l’Empereur Meiji (明治天皇) reprend les rênes du pouvoir. Le Japon est en pleine restauration et modernisation. Une loi promulguée en 1889 vient à réformer l’institution qui est alors nommée Kunaichô (ministère de la maison impériale). Cette loi en fait une institution complètement indépendante et hors de tout contrôle du parlement (Diet) nouvellement créé. Seul l’empereur à alors le pouvoir de réformer le ministère de la maison impériale.

Au sortir de la guerre, l’institution impériale est menacée. Si elle veut survivre, le trône du chrysanthème doit accepter de se réformer. Rédigé sous occupation américaine une nouvelle loi réformatrice de l’institution est adoptée le 16 janvier 1947. Elle entre en vigueur le  3 mai 1947. Le ministère de la maison impériale change alors de nom pour devenir le « bureau de la maison impériale ». Evénement majeur  le « bureau de la maison impériale » est directement rattaché au premier ministre. C’est la première fois que l’institution se trouve hors du contrôle de l’Empereur. Le personnel du « bureau » passe progressivement de 6 200 à 1 500 membres.

Le 1er juin 1949, l’institution change encore une fois de nom pour adopter son nom définitif, celui « d’Agence de la maison impériale ». Ce glissement sémantique est en fait assez important. En tant que « bureau » l’organisation impériale était un service dépendant du premier ministre. Devenant une « agence » l’organisme devient une administration indépendante.

Cette situation perdure jusqu’au 6 janvier 2001. A cette date l’Agence de la maison impériale se retrouve hiérarchiquement rattaché au Cabinet.

Organisation de l’Agence de la maison impériale

Palais impérial jardin est
Palais impérial – bâtiment situé dans les jardins de l’est dédié notamment à la cérémonie du thé

Le siège de l’Agence impériale est basé au sein du palais impérial de Tôkyô. Elle se structure autour de 3 pôles. Le premier est dédié aux affaires internes, le second correspond à l’Agence impériale locale de Kyôto et le dernier regroupe les organes auxiliaires de l’Agence.

Les Affaires Internes

Le pôle dédié aux affaires internes est composé d’un secrétariat, de 5 bureaux et de 2 départements.

– Le secrétariat est nommé « Secrétariat du Grand Sénéchal » (長官 官房). Lui est dévolu l’ensemble des charges administrative de la maison impériale. Le Secrétariat du Grand Sénéchal  comprend la Division du Secrétariat (auquel est rattaché le bureau de la Recherche et de la Planification), la Division des Affaires générales (comprenant notamment le  Bureau des Relations publiques), la division des approvisionnements, la Division des Finances, la Division des Affaires des Maisons des Princes impériaux (groupant les superviseurs des maisons princières) et l’Hôpital de la Maison impériale.

– Les Bureaux de la maison impériale.

Le Bureau des Chambellans (侍従職). Ce bureau, sous la houlette d’un grand Chambellan (侍従長), gère le quotidien du couple impérial, de leurs enfants mineurs et des princesses impériales jusqu’à leur mariage. Le grand Chambellan est secondé en sa tache par :

– un Vice Grand-Chambellan (qui supervise l’ensemble des domestiques ou chambellans) pour tout ce qui relève des travaux domestiques et l’instruction des enfants de l’Empereur;

– une Première dame de compagnie (Jokanchō – 女官長) qui gère l’ensemble des personnels au service de l’impératrice et de ses filles ;

– un Médecin en chef (Jiichō- 侍医長) qui gère les médecins en charge du suivi du couple impérial.

Le Bureau des Cérémonies (Shikibu-shoku – 式部職). Ce bureau est dirigé par un Grand Maître des Cérémonies (Shikibu Kanchō – 式部官長) assisté par deux Vice Grand-Maître des Cérémonies ayant chacun un périmètre d’action précis. L’un est en charge de la partie officielle  (réception des ambassadeurs étrangers, visite impériale hors du territoire) l’autre gère les cérémonies ayant un caractère plus culturel (théâtremusique, chasse,…).

Le Bureau du Prince héritier (Tōgū-shoku – 東宮職). Ce bureau  aussi nommé bureau du Tōgū est, en ses services et son fonctionnement, la réplique quasi exacte du Bureau des Chambellans. Les deux bureaux se distinguent en ce que le bureau du Tōgū n’est  pas au service du couple impériale mais au service du prince héritier, de son épouse, de leurs enfants mineurs et de leurs filles jusqu’à leur mariage.

Le Bureau de Kyôto : Ce bureau est spécifiquement dédié à la gestion du patrimoine immobilier de la couronne au sein de la ville de Kyôtô. Ce patrimoine est constitué des sanctuaires Furuichi, Momoyama, Tsukinowa, Unebi  et des Palais  impériaux  de Katsura (Katsura rikyū – 桂離宮), Kyōto-gosho (京都御所), Shugakuin, ômiya et Sentô.

Les départements de la maison impériale

Ils sont au nombre de deux, le Département de Maintenance et Travaux (Kanri-bu – 管理部) et le Département Archives et Mausolées (Sho-Ryō-bu – 書陵部).

Le Département de Maintenance et Travaux est, comme son nom l’indique, en charge de la maintenance et de l’entretien de l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers gérés par l’Agence Impériale. Ce département est organisé en 8 divisions : administrative, travaux, jardins, cuisine, véhicules et chevaux, surintendance du palais impérial, intendance des villas impériales (palais et villas impériales de Hayama, Nasu, Kyôto, Suzaki, et Tôkyô) et intendance des jardins de l’est du palais impérial.

Le Département Archives et Mausolées : ce service est en charge de la « mémoire » de la famille impériale. Il gère le patrimoine impérial sous un angle historique. Ce département qui possède des branches locales (Habikino, Hochiôji, Kashihara, Kyôto et Tôkyô), est organisé en 3 divisions distinctes : la division des archives, la division Compilation et la division Tombes et Mausolées.

Les organes auxiliaires

Il n’y en a que deux. L’un est en charge du trésor du temple bouddhiste Tōdai-ji (東大寺). Ce trésor se trouve au sein du Shōsō-in (正倉院), un bâtiment de bois se trouvant dans l’enceinte du temple. Il est composé d’un grand nombre d’objets mobiliers (meubles, vêtements, céramiques,…) du VIIème et VIIIème  siècle, provenant de toute l’Asie. Le Shōsō-in abrite aussi plus de 10 000 pièces écrites remontant jusqu’au VIIIème siècle.

Source photographique : n°1 & 2 : DP. n°3 : © Yasufumi Nishi / © JNTO