ACCUEIL / art / Cérémonie du thé

Cérémonie du thé

GénéralitéHistoriqueÉtapes de la cérémonie du thé
Lieux de théUstensiles

Généralité

Japon récolte thé
Photo n°1 – Récolte des feuilles de thé

En japonais, la cérémonie du thé porte le nom de chanoyu (Cha no Yu – 茶の湯). Chanoyu signifie « eau de thé ». Il est parfois usité les termes  chadō (茶道) ou encore sadô (茶道). Ces termes renvoient plus particulièrement à l’étude théorique de la cérémonie du thé et du système de pensé qui y est associée.

Le Chanoyu n’est souvent qu’un moment d’une cérémonie plus vaste dédiée au thé. Cette cérémonie complète et extrêmement formelle porte le nom de chaji (茶事) ou chakai (お茶会). Celle-ci dure environ quatre heures. Dans le cadre de cette ample cérémonie les invités commenceront par un repas léger (chakai) ou consistant (chaji).

Au 1er décembre de chaque année se déroule dans les jardins du sanctuaire Shintô Kumano-jinja (Kyôto) le festival de la cérémonie du thé. Si vous voulez connaître le calendrier des fêtes et festivals au Japon, cliquez ici !

Historique de la cérémonie du thé

Cérémonie du thé à Tôkyô - kimono type Hômongi
Photo n°2 – Cérémonie du thé à Tôkyô – kimono type Hômongi

En provenance de chine, les premiers théiers furent introduits au Japon vers le VIe siècle. Longtemps réservé à l’élite, le thé, apprécié pour ses vertus médicinales, se répandra au XIIe siècle sous l’impulsion du moine Eisai dans l’ensemble des monastères zen. Le thé devait alors permettre au moines de ne pas s’endormir lors des méditations.

Le caractère cérémonial autour du thé apparaît progressivement, notamment sous l’impulsion des shoguns Ashikaga avant de devenir une véritable cérémonie sous Toyotomi Hideyoshi (豊臣 秀吉 1536 – 1598). Cet art se démocratisera au cours de l’ère Edo (1600 – 1868) en touchant dans un premier temps la population riche avant de se répandre à l’ensemble de la société.

Les premières réunions autour du thé se firent dans des chaya, « maisons de thé », se trouvant à proximité des grands temples. Ce type de réunion se dénommait cha-yoriai pour l’aristocratie et unkyaku-chakaipour les petites gens. C’est à partir du XVe siècle que certains concepts vinrent modifier en profondeur la cérémonie du thé. Le Wabi, concept prônant la simplicité et l’abandon de l’apparence pour se concentrer sur la valeur intrinsèque des choses, mit fin au luxe clinquant de certaines réunions de thé antérieur.

Suite aux enseignement de Furuta Oribe (maître de thé, potier et guerrier 1544-1615), Kobori Enshû (maître de thé, calligraphe et guerrier1579-1647), Katagiri Sekishû (religieux bouddhiste et maître de thé, 1605-1673), le chanoyu devenant sadô  se transforma en un exercice spirituel. A la même époque on assista à un foisonnement d’école avec des règles plus ou moins différentes (Omote-senke-ryûEdo-Senke-ryû, Ura-senke, Oribe-ryû, Enshû-ryû…). Sous l’ère Edo les règles régissant la cérémonie du thé étaient particulièrement complexes et nombreuses, cela eut pour conséquence de ralentir sa diffusion au sein de l’ensemble de la population.

Les étapes de la cérémonie du thé

A- Sumi-demae :

1- Les invités cheminent au gré des courbures d’une allée puis attente dans un jardin intérieur. Après s’être reposés quelques instants sur un banc et s’être purifiés, les invités peuvent pénétrer dans le chashitsu. Le « chashitsu » (茶室) désignent l’ensemble des pièces dans lesquelles la cérémonie du thé se tiendra.

2- Avant de passer par la porte (nijiriguchi) donnant sur la salle où aura lieu la cérémonie, les invités s’accroupissent et entrent dans cette position.

3- L’hôte salue le tokonoma, alcôveoù se situe une peinture (kakemono) et un arrangement floral (Ikebana) puis se dirige, toujours en position accroupie près du foyer, pendant que les invités se tournent face au tokonoma.

4- Après une légère collation, l’hôte allume le foyer et porte l’eau en ébullition se trouvant dans la théière.

B- Omogashi :

Cérémonie du thé

5- Il est proposé aux invités une confiserie (les sucreries japonaises sont particulièrement délicates) selon des règles bien établies.

6- Les invités quittent le chashitsu, se lavent, se purifient, se reposent et font une nouvelle entrée dans le chashitsu en reprenant la même place en s’asseyant en seiza c’est à dire sur leurs talons.

7- L’hôte prépare le thé pour le présenter aux invités (Koicha-demae).

Chawan Hagi
Chawan de style Hagi

8- Chaque invité déguste le breuvage lentement (itadakikata) dans un bol (chawan) qu’il aura fait tourner pour pouvoir en admirer toutes les faces. L’invité fait tourner en 2 gestes le Chawan pour ne pas poser ses lèvres sur la face la plus attrayante que l’hôte lui présente, puis admire le Chawan après avoir bu le contenu en 3 petites gorgées.

9- Lorsque chaque invité ayant pu profiter du thé et admirer le chawan; les divers instruments: spatule (hishaku), fouet (chashaku), pot à thé (cha ire) ayant servi à la préparation du thé sont présentés aux invités (dôgu no haiken). Il est aussi de coutume d’indiquer quel est l’auteur de ces différentes pièces.

Cérémonie du thé sucrerie

10- Dans le même temps une sucrerie (photo de gauche) et un thé léger sera sans doute offert aux invités. certaines de ces confiseries sont spécialement confectionnées pour la cérémonie du thé.

11- Les invités saluent l’hôte pour le remercier, l’hôte se retire salue les invités qui lui retournent ce salut.

Nota: Il est déconseillé de parler pendant la cérémonie du thé, un représentant des invités se chargera de parler pour le groupe. Il est impératif de se déchausser avant d’entrer, les tatamis ne devant pas être souillés. Il peut être difficile de rester accroupi pendant presque une heure (45 minutes) pour ceux qui auraient des problèmes circulatoires ou d’articulation, il est possible de demander une sorte de petit tabouret. Ne vous levez pas brusquement, cela ne serait pas particulièrement bien vu. De plus après presque une heure passée accroupi vous risqueriez de chanceler. Lors des cérémonie formelle les femmes revêtent un kimono du type « Iromuji  » « 色無地 » (kimono uni) ou « Hômongi » « 訪問着 » (voir Photographie historique ci-dessus).

Le bol à thé (chawan) se tient d’une façon particulière. La main droite maintient le bol tandis que la main gauche soutient celui-ci avec sa paume.

Les lieux de thé

– Chashitsu :

Pavillon de Thé
Cliquer pour agrandir

Petit pavillon isolé (de 2 à 5 tatamis) servant à la cérémonie du thé (chanoyu) se trouvant au milieu d’un jardin spécialement aménagé (roji) favorisant la méditation et permettant aux invités de se vider de toutes pensées « futiles ». Ce pavillon comporte une porte (nijiriguchi) de petite dimension (60×60 cm) obligeant les invité à s’incliner et deux pièces : le chaji qui permet de recevoir les invités est une petite pièce attenante permettant de ranger les divers instruments servant lors de la cérémonie.

– Chaya :

Chaya ou chamise signifie « maisons de thé » et désigne les commerces qui établis le long des routes et des itinéraires touristiques proposent aux voyageurs de se reposer tout en prenant un thé et une confiserie. Ces commerces conviviaux sont disséminés sur tout le territoire japonais, il ne faut pas les confondre avec les chashitsu.

– Cha no ma :

Dans une maison japonaise, le « cha no ma » est la pièce dans laquelle on reçoit les invités et où l’on sert le thé.

Les ustensiles de la cérémonie du thé

Fouet: chasen

Cuillère à thé: chashaku

Pot à thé: natsume ou cha-ire

Pot à eau: mizusashi

Réchaud à charbon: furo

Bouilloire: kama

Louche de bambou: chabishaku ou hishaku

Bol à thé: chawan