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Ryokan – 旅館

ryokan Nagano

Un Ryokan (旅館) est une auberge traditionnelle japonaise. Disséminées sur l’ensemble du Japon (on en dénombre environ 70 000), ces auberges ont une architecture et sont aménagées dans le plus pur style japonais.

Origine

Il est possible de faire remonter l’origine des ryokan à l’ère Nara (710 à 794 ap J.-C.). A cette époque, apparaissent les premiers hébergements. Ces gîtes plutôt sommaires, portant le nom de fuseya (伏屋 ), voient le jour afin de satisfaire à un impératif de sécurité des voyageurs.

Sous l’ère Heian (794 à 1185 ap. J.-C.) ce sont les temples bouddhistes qui s’organisent afin d’assurer sécurité et repos aux pèlerins. Des centres d’hébergement nommés Shukubo (宿駅) sont donc créés à cet effet.

A partir de l’ère de Kamakura (1185 à 1333 ap. J.-C.) différents types d’établissements apparaissent afin de satisfaire à l’étiquette d’une société extrêmement hiérarchisée.

Les « honshin » (本阵) sont destinés à recevoir des personnalités de haut rang. Ces établissements bénéficient d’un certain nombre de privilège notamment celui de disposer de plusieurs étages, d’une entrée, d’un portail… Plus modestes mais beaucoup plus répandues, les « hatagoya » ou « hatago » ( 旅笼) sont des structures hôtelières d’un étage seulement proposant l’hébergement, le petit-déjeuner, le dîner, le fourrage pour les chevaux et de nombreuses distractions pour les voyageurs (jeux,…).

Enfin, pour le commun, existaient les « kitchin yado ». Ces hébergements très rustiques ne facturaient à leurs clients que le prix du bois consommé pour préparer le dîner.

Les « kitchin yado » disparaîtront progressivement tandis que les « honshin » et les « hatagoya » de standing se mueront progressivement en ryokan.

Ryokan jardin

Style

Les ryokan, modernes ou non, sont toujours imprégnés de l’esthétisme traditionnel japonais. Le bois, le bambou et les matériaux naturels sont toujours favorisés.

Les chambres sont plutôt vastes. Les sols sont recouverts de tatamis et les différents espaces sont délimités par des cloisons coulissantes (shōji – 障子 ou fusuma – 袄).  Les chambres sont agrémentées d’un « kotatsu » (炬燵 – sorte de table basse chauffante) et d’un « tokonoma » (床の – alcôve destinée à recevoir une œuvre d’art ou un arrangement floral « ikebana« ). Disposées autour du kotatsu se trouvent de petites chaises basses sur lesquelles sont posés des coussins (zabuton).

Le couchage est constitué d’un futon. Celui-ci se trouve et se range plié dans un placard spécifique nommé « oshiire« .  

Afin d’offrir une perspective et de favoriser une pleine communion avec la nature, les chambres donnent souvent sur un espace naturel (jardin, patio,…) où tout est maîtrisé de la taille des arbustes à la pose de chaque roche.

Les ryokan offrent toujours des services de bain. Les salles de bain sont constituées de bains chauds pour plusieurs personnes mais non mixtes. Certains de ces bains sont alimentés par des sources d’eau naturellement chaude (onsen – 温泉).

Ryokan Kanagawa

Usages

Les règles et usages en vigueur dans un ryokan sont beaucoup plus stricts que dans un hôtel. Toute personne fréquentant un ryokan doit se mettre dans l’état d’esprit d’un visiteur reçu par son hôte et non agir en temps que client roi.

Accueil : Le client est généralement accueilli par l’Okami (女将) ou Okamisan. L’Okami est la propriétaire ou la femme du  propriétaire de l’établissement. C’est elle qui fait visiter le ryokan, montre au client sa chambre, donne à celui-ci toutes les explications nécessaires concernant les horaires, les services, les distractions et répond aux questions éventuelles de ce dernier.

Cette charge dévolue aux femmes se transmet aussi de génération en génération. Ainsi lorsque trois générations de femmes se trouvent être sous le même toit la femme la plus âgée sera nommée « oo-kami« , la suivent Okami et la plus jeune « waka-okami« . L’okami est généralement assistée d’une ou plusieurs « jochū-san » (女中) ou « kai-san » (仲居). Ces dernières peuvent être assimilées à  des femmes de chambre bien que leur soient dévolues des taches beaucoup plus larges.

L’homme n’a souvent aucun contact avec la clientèle. Il veille au maintien du ryokan, assure sa représentation, sa communication, son approvisionnement,…

ryokan Miyagil

Horaire : Il est du plus mauvais effet de ne pas respecter les horaires et le rythme de vie du ryokan. Tous les ryokan ferment la nuit.  Les clients n’arrivant pas avant l’heure de fermeture (souvent vers 23h) auront de grande chance de ne pas passer la nuit dans leur chambre.

Un client passant ses journées enfermé dans sa chambre ou se levant tard sera assez mal perçu. Il est conseillé de suivre le rythme de l’établissement et de profiter de l’environnement et des activités suggérées.

Vêtement : La clientèle est invitée à se déchausser et à laisser ses chaussures dans un espace dédié. Les ryokan mettent à la disposition de leurs invités des chaussons ou des « geta » pour circuler dans l’enceinte de l’établissement. D’autres chaussures sont à disposition pour se promener dans les jardins. Les ryokan proposent aussi un « yukata« , sorte de kimono de coton, souvent siglé de leurs noms ou de leurs « emblèmes« . Un client se déplaçant en pyjama sera particulièrement mal perçu.

Repas : la cuisine servie dans les ryokan est souvent de très bon niveau mais facilement onéreuse. Il n’y a que peu d’établissement proposant une cuisine occidentale. Contrairement aux hôtels occidentaux, les repas comme les petits-déjeuners sont servis et se prennent généralement dans la chambre. Le dîner (kaiseki –  懐石) est souvent constitué d’une multitude de petits plats très visuels et très élaborés.

Bains : les règles régissant la prise du bain sont très strictes et impliquent une très grande hygiène. Nous vous conseillons de lire notre article consacré aux onsen (bain d’eau de source chaude).

Prix : Le ryokan n’est pas au Japon le mode d’hébergement le moins cher (entre 15 000 et 30 000 yens). A titre de comparaison certains petits hôtels, les gîtes et l’ensemble des minshuku (民宿- chambre d’hôte) sont à un tarif beaucoup plus abordable. A noter que le plus souvent les prix proposés incluent le dîner et le petit déjeuner. Il est d’usage au moment où l’on pénètre dans le ryokan de donner un pourboire (hanadai) à l’Okami.

Photographies : n°1 : ©Nagano Prefecture / © JNTO – n°2 : ©JNTO – n°3 et 4 : © Japan Ryokan Association / © JNTO