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Musée Toyota dédié à l'industrie et à aux technologies situé à Nagoya
Musée Toyota dédié à l’industrie et à aux technologies situé à Nagoya

Caractéristiques du marché automobile japonais

L’industrie automobile japonaise en quelques chiffres :

_ 2ème constructeur mondial (16,4 % du marché) derrière les Etats-Unis (18,7 %).
_ 1er secteur industriel au Japon (13 % du CA de l’industrie).
_ 1er employeur (4,91 M d’emplois directs et indirects, 7,7 % de la population active).
_ 1er parc automobile d’Asie avec 75 M de véhicules (9,4 % du parc mondial).

Historique et marché des véhicules importés

Le marché des véhicules importés est aujourd’hui dominé par les grandes marques allemandes -Volkswagen, Mercedes Benz et BMW- qui à elles trois détiennent plus de 50% de ce marché. Quant aux constructeurs français, si Renault et Citroën progressent significativement pour se classer aux 14e et 18e places, Peugeot se retrouve 8e, derrière Volvo et Audi, comme l’année précédente.

Un marché domestique dominé par les constructeurs japonais

Le marché domestique japonais se stabilise après 10 années de croissance ininterrompue. Toyota domine incontestablement le marché avec des résultats record sur l’année fiscale (AF) 2006, avec une part de marché de 44,3 % en excluant les véhicules légers et de 28,6 % en les incluant. Derrière ce géant, avec 18,4 % du marché, véhicules légers exclus, Nissan (détenu à 44,33 % par Renault) a conservé la deuxième place au détriment de Honda, alors qu’il a accusé une baisse de 12,1 % de ses ventes domestiques sur l’AF 2006.

La réorganisation du secteur se poursuit

Depuis que General Motors a revendu les actions qu’il détenait dans Fuji Heavy Industries, Suzuki et Isuzu, la réorganisation du secteur automobile semble s’accélérer à nouveau. Fuji Heavy et Isuzu ont rejoint le groupe Toyota auquel appartiennent déjà Daihatsu et Hino. Suzuki, qui fournit déjà en OEM des véhicules légers de moins de 660 cc à Nissan, s’apprête à développer ce partenariat. Isuzu en difficulté est désormais sous la tutelle de la Mizuho Bank et de la société de commerce Itochu. De son côté Mitsubishi est entré, après avoir mis fin à son partenariat avec DaimlerChrysler, dans le groupe Mitsubishi Heavy Industries. Par ailleurs, Nissan a revendu à Volvo ses actions dans Nissan Diesel. Seul Honda reste indépendante.

La santé des équipementiers japonais suit celle des constructeurs

Les équipementiers automobiles affichent globalement une bonne santé, avec 18 000 Mds JPY (environ 110 Mds EUR) de chiffre d’affaires sur l’année fiscale 2006 (d’avril 2006 à mars 2007), en croissance pour la 5ème année consécutive, alors que les écarts s’observent entre les groupements. Les principaux équipementiers du groupe Toyota ont tous réalisé une croissance en tous les termes sur l’année fiscale 2006. Ils accélèrent désormais leur investissement en Chine. En revanche, la baisse de la production de véhicules Nissan commence à exercer une influence sur les équipementiers du groupe. Dans cette situation, les fournisseurs dont la dépendance vis-à-vis de Nissan est relativement élevée, commencent à tourner leur regard vers d’autres constructeurs automobiles.
Les équipementiers accélèrent leur rapprochement pour répondre à la globalisation des activités des constructeurs automobiles. Hirata et Hongo, fabricants de pièces embouties du groupe Honda, ont fusionné en avril 2006. Le rapprochement s’observe notamment dans le groupe Toyota. Toyota Boshoku, Araco et Takanichi ont ainsi fusionné en octobre 2004 pour devenir le premier fabricant mondial d’équipements d’intérieur. Koyo Seiko et Toyoda Machine Works viennent de fusionner le 1er janvier 2006 pour devenir le numéro un mondial en matière de directions assistées. D’autres équipementiers de premier rang, tels Denso et Aisin Seiki dynamisent les affaires avec d’autres constructeurs automobiles en franchissant la frontière du groupe. Désormais, ce type de rapprochement devrait s’accélérer non seulement au sein du groupe Toyota, mais également dans d’autres groupes automobiles.

Les équipementiers automobiles étrangers s’installent successivement au Japon.

Les ventes de véhicules japonais étant en progression dans le monde, il est de plus en plus important pour les équipementiers d’être présents près des usines des constructeurs au Japon. Le français Faurecia a fusionné ses deux filiales japonaises pour créer Faurecia Japan au début de cette année. A notre que Faurecia a un partenariat avec NHK Spring et fabrique des sièges dans la région de Kyushu. Valeo possède quatre filiales de production soit sous forme de filiale à 100 % soit de coentreprises avec des équipementiers locaux et Michelin, quant à lui, a sa propre usine.

Le marché de la deuxième monte

Sur l’AF 2005, le chiffre d’affaires de ce secteur a représenté environ 3,3 Md EUR, en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente. Les ventes de systèmes de navigation automobiles, dont le prix unitaire est relativement élevé, notamment pour les systèmes qui incorporent l’appareil audio, contribuent à la croissance du secteur. Si le parc automobile national équipé d’un système de navigation s’élève aujourd’hui à 35 %, il dispose encore d’une forte capacité de progression.

Présence internationale

Les ventes sont désormais tirées par les marchés étrangers.

Ventes par région des trois principaux constructeurs japonais ( en milliers d’unités)
Toyota :
_ Japon : …………………………2 364
_ Amérique du Nord : ……..2 556
_ Europe : ………………………..1 023
_ Autres : …………………………2 031
Nissan :
_ Japon : ……………………………848
_ Amérique du Nord : ……..1 318
_ Europe : ………………………….544
_ Autres : …………………………..983
Honda :
_ Japon : ……………………………712
_ Amérique du Nord : ……..1 575
_ Europe : ………………………….267
_ Autres : …………………………..688

Source : Constructeurs, 2006

Les constructeurs japonais amplifient leur expansion à l’étranger.

Les constructeurs continuent à délocaliser leur production afin d’abaisser leur dépendance vis-à-vis des cours de change, de globaliser leurs activités et renforcer leur présence internationale et leurs parts de marché, et de bénéficier des marchés en croissance des pays émergents. La production à l’étranger de véhicules des constructeurs automobiles japonais a été pour la première fois supérieure à la production domestique sur l’année fiscale 2005 (d’avril 2005 à mars 2006). En effet, leur production à l’étranger atteint 11 millions d’unités sur l’année fiscale contre une production domestique qui s’est établie à 10 890 000 unités. Toyota a produit 3 863 000 véhicules au Japon contre 2 985 000 unités à l’étranger en 2005.

Toutefois, le premier constructeur automobile nippon prévoit de démarrer cette année deux nouvelles usines en Chine et aux Etats-Unis. De surcroît, il s’implante pour la première fois en Russie en 2007, démarrera une 3ème usine en Thaïlande et à Tianjin, ce qui diminuera considérablement l’écart entre le Japon et l’étranger. Honda produit déjà presque deux fois plus à l’étranger. De son côté, Suzuki a fabriqué en 2006 plus de véhicules à l’étranger que dans l’Archipel. L’axe des activités des constructeurs automobiles japonais qui occupent déjà un tiers de la production mondiale de véhicules, est ainsi en train de passer à l’étranger. Pour répondre à cette expansion mondiale, certains constructeurs renforcent leur capacité au Japon, Honda construit une nouvelle usine dans la Préfecture de Saitama et Suzuki dans la Préfecture de Shizuoka. Les deux constructeurs comptent fabriquer des moteurs diesels pour véhicules particuliers. Toyota vient de décider de construire également une nouvelle usine automobile dans le nord-est du Japon.

La Chine devient la nouvelle frontière du Japon.

Sur cette période, les ventes à l’étranger ont fait un bond spectaculaire, stimulées en partie par la demande chinoise. Dans un futur proche, la Chine devrait constituer le plus grand marché automobile du monde. Les constructeurs nippons concentrent donc leurs investissements dans ce pays. A titre d’exemple, Toyota, Nissan et Honda collaborent respectivement avec First Auto Works (leader chinois), Dongfeng Motor et Guangzhou Automobile pour la fabrication de véhicules particuliers. Les trois géants japonais se concurrencent ainsi également sur le marché chinois.

Le marché américain demeure le moteur de croissance pour les constructeurs japonais, mais l’Inde commence à les attirer.

Malgré la croissance de la demande chinoise, la santé des constructeurs japonais dépend essentiellement du marché nord-américain. En effet, les constructeurs japonais détiennent 40 % du marché des véhicules particuliers et 18,6 % du marché des véhicules de tous type confondu aux
Etats-Unis et y réalisent près des trois quarts de leurs bénéfices, notamment en raison de la faiblesse du yen par rapport au dollar et des prix compétitifs des automobiles japonaises.
Toyota Motor projette de construire en Inde une nouvelle usine d’ici à 2010 en investissant plus de 40 Mds JPY (plus de 250 M d’EUR). Suzuki, qui détient près de 50 % du marché, s’apprête à réaliser un investissement supplémentaire de 200 Mds JPY (environ 1,2 Md EUR) d’ici à 2010 pour accroître de 60 % sa capacité locale. De son côté, Honda a l’intention de construire une 2ème usine dès 2009 en investissant environ 24 Mds JPY (environ 150 M EUR) et de démarrer la production, en 2009, avec un volume annuel de l’ordre de 50 000 unités. Enfin, Nissan suit également la tendance en construisant en Inde une nouvelle usine en collaboration avec Renault et l’indien Mahindra & Mahindra. Les trois constructeurs envisagent de produire 400 000 à 500 000 petits véhicules par an à partir de 2009.

Les véhicules du futur : la maîtrise japonaise des nouvelles technologies

Le Marché des véhicules propres

Toyota devance ses concurrents en matière de véhicules propres. Sa Prius, véhicule hybride essence-électrique lancé en 1997, connaît un gros succès au Japon, aux Etats-Unis ainsi qu’en Europe. Le total des ventes cumulées a dépassé les 500 000 unités dans le monde en 2006. Dans ce segment, Toyota a cédé sa technologie à Nissan qui produit des véhicules hybrides aux Etats-Unis à partir de 2006. Toyota s’apprête à réaliser une version hybride pour chaque modèle depuis les véhicules haut de gamme jusqu’aux véhicules compacts afin de quadrupler ses ventes mondiales de véhicules hybrides à 1 million d’unités d’ici 2010. Pour ce faire, le premier constructeur automobile nippon compte limiter l’écart de prix entre véhicules hybrides et véhicules à essence à moins de 300 000 JPY afin que la part de véhicules hybrides passe à 10 % de ses ventes globales. Toyota projette ainsi de modifier désormais la plate-forme de chaque modèle pour qu’il puisse y incorporer le système hybride. Dans ce secteur, Honda va rattraper son retard en lançant la Fit hybride dont le prix n’est supérieur que d’environ 15 % celui de la Fit à essence. Parallèlement, Toyota et Honda sont les seuls constructeurs à proposer un véhicule à pile à combustible. La Toyota FCHV (Fuel Cell Hybrid Vehicle) a été livrée aux Ministères du Territoire, des Infrastructure, et des Transports (MLIT), et de l’Industrie (METI) et de l’Environnement sous la forme d’une location de longue durée. Le tarif mensuel s’élève actuellement à environ 8 000 EUR. En juin 2005, Toyota et Honda (pour son modèle FCX) étaient les deux premiers constructeurs à obtenir du MLIT un certificat de commercialisation au Japon de leur véhicule à pile à combustible.

Principaux modèles de véhicules propres :
Toyota:
_ Hybrides : Alphard, Kluger, Estima,
Harrier, Crown Sedan, Camry, Prius
Honda:
_ Hybrides : Civic, Fit, Accord
Nissan:
_ Hybrides : Altima, Tino
Mazda:
_ Hybrides : Senku, Tribute/Ford
Escape, Premacy Hydrogen RE,
MVP, RX-8 hydrogen
Mitsubishi :
_ Hybrides : Eclipse
Source : Constructeurs, 2007

Les constructeurs japonais s’apprêtent également à lancer des véhicules diesel pour répondre à la réglementation sur la consommation. La plupart des véhicules à essence actuellement commercialisés ne peuvent pas satisfaire la nouvelle norme qui consiste à réduire de 20 ou 30 % la consommation d’ici 2015. Compte tenu de cette tendance, les constructeurs comptent lancer au Japon des véhicules diesel initialement développés pour le marché européen afin de rattraper leur retard sur Toyota qui domine le marché domestique avec sa technologie hybride. Les ventes de véhicules hybrides ont progressé de 33 % pour s’élever à environ 80 000 unités en 2006, soit 2 % du marché des véhicules neufs (véhicules de moins de 660 cc exclus). Les ventes de véhicules diesel, quant à elles, n’ont été que de l’ordre de 600 unités en 2006, mais certains professionnels l’estiment à plus de 400 000 unités en 2012.

L’appui du gouvernement

Le gouvernement prévoit de subventionner le développement des batteries équipant les voitures électriques. Montant prévu : 4,9 milliards de yens (30 millions d’euros) par an pour permettre aux fabricants de réduire leurs coûts de production. A travers cet investissement, le gouvernement espère ainsi ramener le prix moyen d’une voiture électrique à 18.300 euros en 2010 et à 12.217 euros en 2020. Mitsubishi Motors et Fuji Heavy Industries développent actuellement des voitures électriques. Toujours dans le cadre du développement de véhicules propres, le Ministry of Economy, Trade and Industry (METI) a choisi les entreprises et les laboratoires dont il va subventionner les activités R&D concernant une batterie haute performance destinée aux véhicules de prochaine génération.
Il s’agit de développer d’ici 2015 une batterie au lithium-ion a un coût de réduit de ¾ et dont la puissance augmentera de 150% par rapport aux batteries classiques. Ces travaux vont commencer à partir de l’année fiscale 2007 pour une durée de cinq ans. Le METI prévoit un budget de 1,7 Md
JPY (environ 10 M EUR) pour 2007. 13 entreprises, telles Nissan Motor, Fuji Heavy Industries, Matsushita Battery, GS, Yuasa, MHI, etc., et 11 laboratoires comme AIST, Kyoto University, Tokyo Institute of Technology, ont été retenus pour mener à bien ces travaux. Côté entreprises, Nissan Motor et NEC ont créé une coentreprise de production de batteries au lithium-ion pour véhicules propres (véhicules électriques, hybrides, etc.). Cette coentreprise baptisée « Automotive
Energy Supply », est détenue respectivement à 50 % par Nissan, à 42,5 % par NEC et à 7,5 % par NEC Tokin. La production débutera dès 2009 dans l’usine de ce dernier. L’entreprise fixe le prix de vente aux constructeurs automobiles à moins de 100 000 JPY (environ 614 EUR). Hormis Nissan, plusieurs constructeurs européens et américains ont déjà décidé de s’approvisionner en batteries au lithium-ion auprès de Automotive Energy Supply.

Photographie : © Nagoya Convention & Visitors Bureau / © JNTO

Source : Mission économique du Japon – 11/07