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Balance des paiements

Une économie toujours dynamique:  Le nouveau centre urbain de Saitama
Une économie toujours dynamique : Le nouveau centre urbain de Saitama

Nouveau record pour l’excédent courant

Après une légère baisse en 2005, l’excédent courant du Japon enregistre un nouveau record en 2006. A 19.839 MdsJPY il représente 3,6% du PIB de l’Archipel.

Cette bonne performance est liée à la forte augmentation de l’excédent de la balance des revenus (avec +21%, il est aujourd’hui supérieur au solde commercial) qui compense la légère baisse du solde commercial (-8%, contre -25% en 2005). La diminution du déficit de la balance des services, ininterrompue depuis le milieu des années 1990 se poursuit (-19,5%). Enfin, le compte financier reste fortement déficitaire sur fond de sorties massives de capitaux, entretenant une pression à la baisse sur le yen.

L’Asie reste le partenaire commercial privilégié du Japon (45% des échanges de biens), suivie de l’Amérique du nord (20%) et de l’Europe occidentale (14%). Le solde commercial de l’Archipel est excédentaire avec toutes les régions du monde à l’exception du Moyen-Orient (et dans une moindre mesure de l’Océanie), qui reste son presqu’exclusif pourvoyeur de matières énergétiques.

Analyse de l’excédent courant de la balance des paiements

L’excédent de la balance des revenus (2,5% du PIB) dépasse en 2006 l’excédent commercial (1,7%)

Malgré le dynamisme des exportations en 2006 (+14,6%, soit un rythme de progression deux fois plus rapide qu’en 2005), le solde commercial est en baisse (-8%, contre -26% en 2005) du fait d’une croissance plus rapide encore des importations (+17.9%) sur fond de prix élevé de l’énergie – pétrole et gaz naturel – et des matières premières (qui contribuent à la hausse à hauteur de 7 et 5 points respectivement).

La balance des services reste déficitaire mais poursuit sa progression. Si les prix élevés de l’énergie, à l’origine de hausses tarifaires, pèsent sur le poste « transport » (- 20%), le poste « voyages » enregistre une baisse sensible de son déficit (à hauteur de 22%), du fait de l’accroissement du nombre d’étrangers se rendant au Japon. Le poste « autres services » est en excédent pour la deuxième année consécutive du fait notamment de la bonne tenue des redevances et frais de licence1, mais également d’une progression des montants perçus au titre de commissions par les maisons de commerce dans leur activité de commerce international.

L’excédent de la balance des revenus dépasse cette année nettement celui de la balance commerciale. Ce mouvement est le résultat de la politique massive d’investissements directs à l’étranger des entreprises japonaises (le revenu net des IDE progresse de +31%, un bon chiffre également dû à la faible implantation d’entreprises étrangères au Japon) mais également des revenus issus des investissements en portefeuille réalisés à l’étranger par les ressortissants de l’Archipel (+22%).

La Diet : le parlement japonais
La Diet : le parlement japonais

Analyse du compte financier

Le déficit du compte financier et de capital se confirme, du fait notamment d’investissements directs en recul en 2006.

Le solde financier enregistre en 2006 un déficit de 12.300 MdsJPY, soit une somme sensiblement identique à celle de 2005 (14.000 MdsJPY), du fait d’un important déficit du poste « autres investissements ».

Tandis que les investissements directs réalisés à l’étranger par des entreprises japonaises sont en hausse (+16%, à 5.860 MdsJPY), on observe un phénomène de désinvestissement au Japon de la part des entreprises étrangères, à hauteur de 735 mds JPY, pour la première fois depuis 19892. Ce mouvement contraire explique un fort accroissement du déficit net des IDE (il s’aggrave de 39% à 6 596 MdsJPY).

Les investissements en portefeuille enregistrent un solde net positif de 12.876 MdsJPY (contre un déficit de 3.221 MdsJPY en 2005), du fait d’une sortie de capitaux moins importante qu’en 2005 (la réduction est de -70%) tandis que les entrées de capitaux progressent légèrement (+8,5%).

o Les entrées de capitaux dans l’Archipel sont le résultat de la bonne tenue du marché « actions » (malgré un creux en mai juin lié aux incertitudes pesant sur l’économie américaine), et des achats de placements à moyen et long terme (parmi lesquels les titres d’Etat) par des investisseurs institutionnels européens et américains.

o Les sorties de capitaux sont nettement moins importantes qu’en 2005, les banques japonaises liquidant leurs placements en titres d’Etat étrangers, sur fond de hausse des taux d’intérêts auxEtats-Unis et en Europe.

Les « autres investissements » enregistrent un important déficit (-12 004 MdsJPY en 2006, contre – 4 702 MdsJPY en 2005). Ceci est le résultat de remboursement d’emprunts contractés par des acteurs japonais sur le marché des pensions livrées (ou repo).

Analyse Géographique des transactions courantes

La structure géographique des échanges du Japon avec le reste du monde est inchangée en 2006 par rapport en 2005.

L’Asie conserve sa place de premier partenaire du Japon, qui réalise dans la zone 45% de ses échanges de biens. Cette région est toujours un important contributeur à l’excédent courant de la balance des paiements, auquel contribuent les services, en raison notamment la hausse des recettes liées aux redevances et droits de licence versées par les filiales d’entreprises japonaises établies en Asie. Le solde commercial est par ailleurs toujours excédentaire pour le Japon, bien qu’en légère baisse pour la deuxième année consécutive (-3%, essentiellement dû à la dégradation des termes de l’échange avec l’Indonésie et la Malaisie, pourvoyeuses de l’Archipel en matières énergétiques.

La Chine (y compris Hong-Kong), représente à elle seule 23% des échanges de biens du Japon (elle est donc, pour la troisième année consécutive, le premier partenaire commercial de l’Archipel, devant les Etats-Unis), soit une progression de trois points par rapport à 2005. Les échanges sino-japonais (y compris Hong-Kong) sont toujours profitables à l’archipel, qui dégage un excédent commercial de 1.531 MdsJPY en 2006, en hausse de 37% par rapport à 2005.

– Les Etats-Unis (18% des échanges) sont toujours le deuxième partenaire commercial du Japon, qui réalise 20% de ces échanges avec l’Amérique du Nord. Les Etats-Unis restent en revanche le premier client du japon, qui y réalise son plus important excédent commercial (le déficit américain avec le Japon enregistre une forte hausse de plus de 18%).

Le poids de l’Union européenne est stable, à 14%, avec des échanges en progression de plus de 10% et un déficit bilatéral en faveur de l’Archipel en hausse de 30%. L’Europe de l’Est est un partenaire qui gagne en importance mais reste modeste dans les échanges japonais (avec une part de 1,7%, en hausse de 13,5% sur un an).

Les exportations japonaises en direction du Moyen-Orient augmentent fortement (+24%) sans toutefois compenser l’accroissement des importations (+32%) depuis cette région, qui fournit le Japon en énergie. Le déficit bilatéral japonais s’établit en hausse de 34% et la part des échanges avec la zone dépasse cette année les 10%.

Les autres partenaires du Japon sont plus modestes, mais enregistrent une bonne progression. Les échanges augmentent de 26% avec l’Amérique latine (2,7% du commerce japonais) et de 15% avec l’Océanie (4%). L’Afrique reste un partenaire commercial mineur pour l’Archipel (1,75% des échanges) même si les échanges enregistrent une hausse de 30% – liée essentiellement à un accroissement de 40% des importations (de matières premières notamment).

Analyse sectorielle des échanges de biens

Les exportations japonaises sont portées par le secteur automobile et les matériaux. Les importations sont d’abord tirées par l’approvisionnement de l’Archipel en produits énergétiques.

Premier poste à l’exportation pour le Japon, l’automobile a connu une croissance soutenue en 2006 et contribue à hauteur de 4 points aux 14,6% d’augmentation du total des exportations. La faiblesse du yen explique en partie ce résultat. Les Etats-Unis restent le principal destinataire des véhicules produits au Japon, tandis que les expéditions de pièces détachées concernent plus spécialement l’Amérique latine et l’Asie.

Deuxième et troisième postes d’exportation, les matériels électriques et les machines enregistrent également une bonne progression et contribuent respectivement à hauteur de 1,7 et 2 points à la croissance des exportations.

Les exportations de produits chimiques sont bien orientées (avec une contribution de 1,4 point) notamment en direction de l’Asie. Les produits exportés sont en général des plastiques transformés à forte valeur ajoutée, utilisés notamment dans la construction de véhicules automobiles.

Parmi les produits manufacturés, les biens de nouvelles technologies contribuent à hauteur de 0,9 point à la croissance des exportations, notamment sous l’effet des produits semi-finis à destination de Chine et les importations européennes de matériel informatique.

Les hydrocarbures représentent près du quart des importations japonaises et leur augmentation en valeur ne s’est pas démentie en 2006 : ils expliquent 7,2 points des 17,9% de croissance des exportations, soit une contribution de 40%. Si l’on y ajoute le poste « matériaux », qui inclut notamment les produits chimiques de base et les métaux (contribution de 4,8 points), les matières premières au sens large expliquent près de 70% de la hausse des importations, une tendance à mettre en relation avec les prix élevés sur ce secteur.

Le reste de la hausse des importations japonaises se répartit de manière égale entre les biens de nouvelle technologie (contribution de 1,2 point), les machines électriques (1,1 point) et les autres machines (1,6 point).

Photographie : n°1 : © Saitama Convention & Visitors Bureau / © JNTO; n°2 : © JNTO/© Y.Shimizu

Source Mission économique du Japon – 06/07