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Shuriken – 手裏剣

Véritable Bô-Shuriken
Véritable Bô-Shuriken

Le  shuriken (手裏剣) est une ancienne arme de jet japonaise.

On retrouve la trace de ces armes dès le XIème siècle. Contrairement à une idée reçue, ces armes sont donc largement antérieures à l’apparition des premiers « ninja » (espion) qui eux sont apparus vers le XVème siècle.

Points communs aux différents shuriken

La plupart du temps les shuriken étaient élaborés à partir d’objets tout ce qui à de plus banal (plaque de métal, clou, aiguille,…). La forme que pouvait prendre le shuriken n’était pas réglée. La forme dépendait notamment de l’objet ayant servi à sa confection, de la région où il était fabriqué ou encore de l’école l’ayant produit.

L’art du lancé, appelé « shurikenjutsu » (手裏剣術), était enseigné (et est toujours enseigné) par des écoles (ryû) comme « Ittō-ryū », « Togakure-ryū »,… Certaines écoles subsistent encore aujourd’hui. Il en va ainsi des écoles « Yagyū Shinkage-ryū » (fondée au XVIème siècle) et « Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū » (fondée au XVème siècle).

Chacune de ses écoles a ses techniques propres et affectionne plus particulièrement certaines formes de shuriken que d’autres.

Les régions dans lesquelles les shuriken étaient les plus utilisés étaient les régions de Sendai, Mito et Aizu.

Les usages du shuriken

Bô-Shuriken pouvant être caché dans le creux de la main
Bô-Shuriken pouvant être caché dans le creux de la main

Les shuriken constituaient au mieux une arme d’appoint. Ils étaient le plus souvent utilisés afin de distraire un ennemi à des fins aussi bien offensives que défensives. Bien qu’étant rarement mortelle cette arme pouvait toutefois infliger certaines blessures et surtout servir à de multiples autres choses…

Les shuriken pouvaient être utilisés comme armes de poing, lors de corps à corps, comme outils, être imbibés de poison, enveloppés d’un tissu enflammé ils pouvaient servir à allumer un incendie, fixé au sol ils pouvaient blesser pieds et sabots,… 

Les différents Shuriken

Il est possible de les regrouper en deux grandes catégories : les « shaken » et les « bô-shuriken ».

Shaken se trouvant au château d'odawara datant de la période Edo
Shaken se trouvant au château d’odawara datant de la période Edo

Shaken (車剣) : les termes de « kurumaken » (shuriken en forme de roue) ou de « hira shuriken » (shuriken plat) sont aussi fréquemment utilisés pour désigner la famille des shaken. Ces shuriken sont les plus connus du grand public. Ce ne sont pourtant pas ceux qui furent le plus fabriqués.

Les shaken les plus célèbres sont donc ceux en forme d’étoile. Le nom donné à ces shuriken en forme d’étoile dépend du nombre de branche acérée dont il dispose. Pour une meilleure pénétration dans la cible leur nombre était souvent limité à quatre. Les shuriken commercialisés de nos jours avec huit, dix ou douze branches n’ont jamais existé.

Certains de ces shuriken étaient percés d’un trou (semban-shuriken) afin d’en augmenter l’aérodynamisme mais aussi, une fois reliée entre eux, de les lancer en groupe.

La plupart du temps les shaken étaient fabriqués à partir d’une plaque de métal plate, d’une pièce de monnaie (kugi-nuki), senban(en forme de losange. Le terme senban provient d’un outil servant à ôter les clous),…

Bô-shuriken (棒手裏剣=) : Cette catégorie constitue la plus grosse partie de la production des shuriken. Se range dans cette catégorie l’ensemble des shuriken dont la forme de rapproche d’une pique ou d’une grosse aiguille.

Ces pointes mesuraient entre 12 et 21 cm pour un poids compris entre 35 et 150 grammes. A noter la particularité des « fumibari » sorte de petites aiguilles pouvant être cachées dans la bouche et crachées au visage de l’adversaire.

Bien qu’il soit possible d’en trouver de forme octogonale ou cylindrique (hari-gata), la plupart du temps les bô-Shuriken arboraient quatre cotés (kugi-gata).  

Ils étaient le plus souvent pointus en un seul côté mais il est possible d’en trouver ayant une pointe à chaque extrémité « senbon ». Dans les cas où il n’existait qu’une seule pointe le centre de gravité du shurihen était déplacé vers cette pointe afin d’augmenter les chances d’atteindre de manière dommageable sa cible. Au contraire lorsque deux pointes étaient présentes, le centre de gravité était exactement au centre du shurihen.

Les bô-Shuriken sont une vaste famille de shuriken qui abrite une importante variété de membres. Chaque membre de cette grande famille dispose d’un nom spécifique qu’il détient de par sa ressemblance à une forme existante, de par l’objet qui en est à l’origine ou du nom même de l’objet qui est lancé devenant ainsi un projectile.

Parmi les bô-shuriken inspirés de formes existante on trouve les « matsuba-gata » qui sont ainsi nommés de par leur ressemblance à des aiguille de pins (matsuba) et les hoko-gata qui ont  une forme de pique (hoko).

Comme la plupart des shuriken, les bô-Shuriken pouvaient être confectionnés à partir de multiples objets ceux-ci influençant alors leurs formes comme leurs noms. Il est ainsi possible de distinguer les shuriken élaborés à partir de couteaux (tantō-gata), d’aiguilles (hari-gata), ou encore de clous (kugi-gata).

Enfin certains bô-shurihen ne doivent leur nom que de l’objet qui est lancé tels que les « biao » désignant les broches ou encore les « kankyuto » renvoyant à n’importe quel outil servant à percer.

Photographies : n°1 et 2 : auteur : Samuraiantiqueworld. Licence CC BY-SA 3.0 et GNU FDL. N°3 : auteur Mkill : Licence CC BY-SA 3.0 et 2.5 et GNU FDL