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Masque – 面頬

Somen (masque complet)
Somen (masque complet), œuvre de Myochin Ki no Munenaga, 1710

Le guerrier japonais (bushi – 武士) se protégeait le corps lors des combats à l’aide d’une armure constituée de multiples lamelles.

Cette armure était composée de 8 éléments essentiels: une cuirasse (do), une protection des épaules (sode), des brassards (kote), une jupe (kusazuri) et une sous jupe (haidate), des jambières (suneate), un casque (kabuto) et… un masque (mengu) qui complétait l’armure et finissait le système de protection du guerrier.

Le masque est en lui-même une petite œuvre d’art aujourd’hui très prisé de certains collectionneurs.

Le masque était maintenu en place grâce au cordage (Shinobi-no-o) du casque noué sous le menton. L’ensemble était sécurisé par 2 petits crochets (Ori-kugi) ou 2 petites pointes (Odome) se trouvant sur le haut des pommettes du masque.

Un petit trou (Ase nagashi no ana) situé sous le menton faisait office de ventilation et permettait d’évacuer les « liquides ». Une pièce de tissu était souvent placé au niveau de menton. Celle-ci servait à la fois de calle, absorbait la sueur et évité l’abrasion de la peau.

Sur certaines pièces le nez se trouve être détachable. Ceci permettait au porteur dudit masque de pouvoir se moucher sans intégralement retirer sa protection.

Si les masques offraient une certaine protection lors des combats, ils gênaient en revanche la respiration, la vision et les mouvement de la bouche de ceux qui les revêtaient.

Menpo - demi-masque
Menpo – demi-masque

Composé de cuir (Nerigawa) et/ou de fer. Ils étaient ensuite laqués à l’extérieur comme à l’intérieur (pour éviter que la peau ne se trouve être trop irritée). Le masque reprenait les traits d’un visage humain, d’un esprit (kami) ou d’un démon de manière parfois très réalise. Chaque école de forge avait son style, sa pate… L’apparence du masque n’est pas anodine. L’effet recherché était le plus souvent celui de terroriser ou pour le moins impressionner son adversaire. A titre d’exemple, sur certains modèles, les dents, saillantes à dessin, étaient accentuées à l’aide d’or ou d’argent.

Il existe plusieurs types de masques. Ils sont catégorisés en fonction des parties protégées du visage.

Certains couvrent le visage dans son ensemble, ils sont alors nommés « Sômen ». Lorsque des ouvertures sont effectuées au niveau des yeux et de la bouche, on préfère alors utiliser le terme de « Happuri ». Les « Me no shita men » sont des maques ne couvrant que la moitié du visage (nez compris). Les maques dits « Menpō » (面頬) couvre la moitié basse du visage de l’arête du nez jusqu’au menton. Toujours considérés comme des masques de protection, les « Hôate » recouvrent la gorge, le menton et les pommettes. Enfin, le plus simple de la famille des masques, le «Hanbo» ne protège que le menton et la gorge.

A chaque masque pouvait être attaché un gorgerin (Nodowa). Prenant la forme d’un « U », composé de métal et de cuir cet accessoire visé à protéger le cou du guerrier.

En fonction du système d’attache du gorgerin, il est attribué un nom différent. Le terme de «Nodawa» n’est utilisé que pour les gorgerins se nouant à l’arrière du cou. Lorsqu’il est fait usage d’une boucle on utilise le terme de «Eriwa». Enfin en présence de crochet on préfère utiliser le terme de «Meguriwa».Certains gorgerins cerclaient complètement le cou du combattant. Ce type de protection étaient nommé «Guruwa».

Photographie : Musée du quai Branly – collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller