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Ofuda – お札

L’ofuda (お札) est une planchette de bois ou une feuille de papier portant une inscription. Formule écrite ou image, celle-ci constitue la « charge » conférant au support le pouvoir actif de repousser les forces maléfiques (maladie, épidémie, incendie, accident) ou/et d’attirer les puissances bienfaisantes (santé, entente, bonheur, paix, fortune).

Alors qu’il est aujourd’hui imprimé mécaniquement, l’ofuda traditionnel se présente soit sous forme d’une tablette inscrite au pinceau, soit comme une estampe imprimée à partir d’une planche gravée, en creux ou en relief.

Un précurseur de l’ofuda actuel est la tablette ou la feuille de papier où le temple consigne la demande qui lui est faite de réciter une Écriture sacrée, précisant le titre et le « nombre de chapitres » offerts, ainsi que le nom et le vœu du bienfaiteur. Autre forme précoce, les images ayant valeur de certificat de souscription. Le formulaire atteste de la nature et du but de l’offrande, parfois aussi du nom du donateur et de la date de l’acte.

On reconnaît au « sceau précieux du Roi bovin » la double fonction, attestée depuis le début du XIIesiècle, d’amulette et de document officiel. Attaché au portail ou à la porte d’entrée, ce charme écarte les mauvais esprits et prévient toute sorte de mauvaise fortune. Sa notoriété tient cependant plus encore au fait qu’il a servi en toute circonstance à certifier un contrat, un serment ou un engagement passé entre deux ou plusieurs parties. Les signataires s’engagent ainsi à tenir leur promesse en prenant la divinité du temple ou du sanctuaire à témoin et en risquant, du même coup, leurs châtiments en cas d’inexécution.

Ofuda Shichifuku-jin
Ofuda représentant les 7 divinités de la Fortune – Collection du temple Eifuku-ji de la ville de Morioka – Japon

Il existe différents types d’ofuda, à écriture, à image ou combinant les deux. Un des plus importants est le talisman d’Ise, au nom de la déesse Amaterasu, puisqu’il revêt une dimension nationale et à ce titre trouve sa place dans tous les foyers japonais.

Les ofuda sont indissociables de la pratique du pèlerinage, très répandue à l’époque moderne avec les grands circuits de l’île de Shikoku et des Provinces de l’Ouest. A chaque étape du parcours, le pèlerin a coutume de laisser en offrande un ofuda attestant de son passage. Il laisse ainsi derrière lui une « carte de visite » datée, portant son nom et son adresse. Certains représentent une vue d’ensemble des structures d’un lieu saint, monastère bouddhique ou sanctuaire shintô, dans les limites de son enceinte. Ce genre d’estampe servait de carte et de guide permettant au pèlerin de se repérer parmi les dizaines de bâtiments que comportaient les grands centres de culte. Revenu chez lui, le pèlerin conservait précieusement ce document comme une part tangible de l’aire sacrée qu’il avait visitée. (*)

Il est possible de classifier les ofuda en fonction des êtres vénérés auxquels ils font référence. on distingue ainsi six catégories d’êtres dont l’ensemble composent le panthéon bouddhique japonais: (i) la catégorie des buddha/bouddha, (ii) des bodhisattva, (iii) des rois de Science, (iv) des divinités, (v) des « apparitions circonstancielles » et (vi) des religieux éminents et des patriarches.