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Chrysanthème

Présentation

Yasukuni
N°1 – Chrysanthème à 16 pétales doubles – Sceau impérial sur les portes du sanctuaire shintô Yasukuni de Tôkyô

Les chrysanthèmes sont des plantes vivaces appartenant au genre « Chrysanthemum », famille des Astéracées qui fleurissent en automne. On en dénombre plus de 32 espèces mais l’espèce qui fait l’objet d’une attention toute particulière au Japon est le « Chrysanthemum morifulium ».

Il semble que cette plante fut, en premier lieu, importée de Chine vers le Japon pour ses vertus médicinales vers le Vème siècle. Elle prit par la suite un sens et une symbolique toute particulière au sein de la société japonaise.

Le festival du chrysanthème

Depuis l’ère Edo (1603 à 1868 ap. J.-C.) le neuvième mois de chaque année, la fleur de chrysanthème est à l’honneur. Le mois de septembre est ainsi dénommé mois du chrysanthème (« kiku-zuki »). Au neuvième jour du mois de septembre des fêtes sont organisées dans tout le japon, des expositions de chrysanthèmes sont mises en places et des petites poupées (« kiku-Ningyô« ) sont exposées. Ces festivals de chrysanthèmes sont nommés « Kikka no En« , ou  « Kikku no Sekku« .

Festival chrysanthème
N°2 – Poupées en chrysanthème lors du festival du chrysanthème à Yamagata

Ces festivités remplacent une ancienne fête d’origine chinoise (chongyang) très en vogue sous l’ère Heian (794 à 1185 ap. J.-C.). Cette fête était éminemment symbolique, elle marquée un changement de temps, de saison et de vêtements. Durant cette fête (« Chôyô no Sekku« ) on buvait de l’alcool de chrysanthème (« Kiku no sake« ).

Le sceau impérial

Considérée comme la plus noble des fleurs, l’Empereur du Japon utilise cette fleur comme symbole depuis la période dekamakura (1185 à 1333 ap. J.-C.). Ce fut l’empereur  Go-Toba(1179/1184 à 1198/1239 ) qui l’utilisa le premier. Bien que cet emblème n’est plus d’existence officielle depuis la constitution de 1947, il continue à être largement utilisé. Le chrysanthème impérial existe sous 2 formes.

(i) Le chrysanthème de l’empereur (le sceau impérial -(« Kikka Monshō » (菊花紋章) ou « Kiku no Gomon » (菊の御紋)) est composé de seize pétales doubles. Sous l’ancienne constitution (constitution Meiji) seul l’empereur pouvait le porter. (Voir  photographie n°1).

(ii) Le chrysanthème de la famille impériale. Arborée par les autres membres de la famille impériale, le chrysanthème ne comporte que 14 pétales simples.

L’insigne administratif

Non reconnu officiellement comme emblème national, le chrysanthème à 16 pétales simples figure sur de nombreux document administratif (passeports…), les badges des membres de la Diète ou encore dans les ambassades japonaises.

Le chrysanthème est un élément important des décorations japonaises (Kunshô). Il existe ainsi depuis 1876 un « Ordre du Chrysanthème » (Kikuka-shô ou Kikka-shô). Cette décoration au ruban rouge et violet, récompensant les services rendus à la patrie, est la plus haute distinction existante.

L’insigne religieux

Le shintô et le pouvoir impérial ayant eu d’étroite relation les sanctuaires shintô reçurent l’autorisation d’utiliser le chrysanthème. Il est donc encore possible aujourd’hui de le voir frapper sur certains édifices religieux. Le chrysanthème figure ainsi sur les portes du sanctuaire yasukuni de Tôkyô. (Voir  photographie n°1).

Statut officiel du chrysanthème

Le chrysanthème n’est pas aujourd’hui officiellement reconnu comme emblème national ou impérial. Son usage n’est donc pas réglementé. Ce dernier peut donc être librement utiliser à une exception, il ne peut être déposer comme marque

Photographie n°2 : ©Yamagata Prefecture / ©JNTO