ACCUEIL / religion / Tengu

Tengu

Tengu
Armure Tengu Tosei Gusoku

Les tengu (天狗) sont des créatures extraordinaires, prenant une forme mi-humaine mi-oiseau, très présents dans le shintoïsme, le bouddhisme, le folklore et la culture japonais. On en retrouve la présence dans des films, jeux vidéo, romans,….

Les origines de ces êtres mythiques ne sont pas clairement identifiées. Le terme « tengu » proviendrait du mot chinois « tiāngou ». En Chine les « tiāngou » sont des « chiens célestes ». Des êtres, mi-étoile filante mi-chien, annonciateur de la guerre. S’il existe des similitudes au  niveau des noms (tengu – tiāngou ) et, dans une moindre mesure, sur le rôle de ces êtres (présage de conflits) leur apparence diverge. Certains auteurs ont donc avancés que le « tengu » viendrait de la déesse hindoue « Garuda » celle-ci revêtant des traits d’oiseau et d’homme. Si la ressemblance est de mise le rôle de ses créatures diverge. On a donc avancé que les tendu résulterait de la synthèse du tiāngou chinois et du Garuda hindou. Enfin la plus récente théorie fait remonter les origines des tengu à la divinité shintô « Amanozako » (天逆毎). Cette divinité shintô et les tengu ont en effet la même apparence, le même rôle et le même caractère. Le seul de problème à cette dernière théorie c’est qu’elle puise ses sources dans un ouvrage (le Kujiki (旧事紀)) dont l’origine est contestée.

Apparence

L’apparence des tengu à changé au cours des siècles. Les premières images le représentent comme une sorte d’immense oiseau capable d’emporter un humain. Au XIVème siècle le large bec de la créature se transforme en un long appendice nasal. Les tengu prennent aujourd’hui l’apparence d’un être humain ayant souvent les traits d’un moine bouddhiste, au visage, parfois rouge, doté d’un long nez et muni d’ailes.

Rôle

La perception des tengu part la société japonaise à évolué au fils des siècles.  Le premier ouvrage relatant l’existence des tengu est le Konjaku Monogatarishū (今昔物語集) datant du XIème sicle. Ce recueil décrit les tengu comme des démons s’opposant au bouddhisme, détournant les moines de leur chemin vertueux, volant des temples,…

Au XIIème et XIIIème siècle les tengu sont toujours perçus comme maléfique. A cette époque ils sont supposés être les fantômes de prêtres hérétique, vaniteux ou empli de colère. En sus des ennemies du bouddhisme, ils sont la cause de nombreux troubles de part le monde et sont de plus réputés s’en prendre aux membres de la famille impériale (la cécité de l’empereur Sanjô leur est attribuée).

Selon l’ouvrage Genpei Jōsuiki,  rédigé pendant l’ère de Kamakura (du XIIème au XIVème siècle), les tengu sont les fantômes des hommes et des femmes vaniteux. Les écrits du Genpei Jōsuiki ne visent donc pas seulement les moines et nonnes bouddhistes. Ces hommes et femmes étant de confession bouddhiste ils ne pouvaient se retrouver en enfer mais leur orgueil leur fermait les portes du paradis. C’est ainsi que, prisonnier entre ces deux mondes, ils se transforment en tengu. Ceux d’entre eux qui ont le plus de connaissance deviennent des « grand tengu » (daitengu – 大天狗) ou « tengu au grand nez » (hanatakatengu – 鼻高天狗), les autres deviennent des « petits tengu » (kotengu – 小天狗) ou « tengu corbeau » (Karasu-Tengu – 烏天狗). Les premiers ont une apparence quasiment humaine tandis que les seconds conservent leur aspect aviaire.

Ecrits à la fin du XIIIème siècle les écrits bouddhistes du Shasekishū (沙石集) commencent à mentionner une distinction entre bon et mauvais tengu.

Au XVIIème siècle les tengu sont perçus de façon intégralement différente. Ils sont annoncés comme bienveillants, protecteurs du bouddhisme.

A partir du XVIIIème siècle les tengu sont très souvent vus comme des protecteurs de la forêt.

Pouvoir

Les tengu sont réputés détenir certains pouvoirs magiques. Le plus important d’entres eux est sa capacité à prendre à dessein forme humaine ou animal. Son éventail (hauchiwa – 羽団扇) lui permettrait de rétrécir ou d’agrandir le nez êtres humains, ou de faire lever le vent. On lui attribue aussi la faculté de prendre possession des rêves des humains et le pouvoir de se téléporter.

Photographie : © musée du quai Branly – collection Ann et Gabriel Barbier-Mueller