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Bentô – 弁当

Makunouchi bentô en bois laqué
Makunouchi bentô en bois laqué

Le terme « bentô» (弁当) dérive du terme chinois  « 便當 » signifiant « pratique ». Il désigne aujourd’hui les coffrets repas préparés par avance et destinés à être dégustés en dehors de son domicile. Ces boîtes sont souvent compartimentés afin de séparer les plats ou les sauces.

Qu’ils soient préparés à la maison, dans les gares ou des établissements spécialisés les plats contenus dans les bentô sont d’une grande variété et particulièrement soignés. A noter que chaque gare vendant des bentô adapte le contenu de ce dernier en fonctions des spécialités culinaires du lieu ou elle se trouve.

Son usage en est si populaire que le concept de ces petites boites s’exporta hors du Japon. On les rencontre ainsi aujourd’hui à Taiwan où elles sont localement connues sous le nom de « Biendang » (便當).

Utilisation du bentô

Bien que certaines boîtes à bentô soient encore faites à la main ou en matériaux  nobles (bois, laque,…) elles sont de nos jours, pour la plupart, faite industriellement à partir de polystyrène ou de plastique.  On les rencontre dans écoles, sur les lieux de travail, dans les sorties en famille ou lors des piquenique entre amis.

Les bentô sont souvent emballé et porté dans un carré de tissu nommé Furoshiki (風呂敷). Ce tissu peut alors servir de petite nappe ou de dessous de plat lorsque le bentô est ouvert.

Les différents bentô :

Bentô emballé dans son Furoshiki lors d'un piquenique
Bentô emballé dans son Furoshiki lors d’un piquenique

Selon leurs contenus :

Noriben (海苔弁) : ce bentô est composé de riz recouvert d’une tranche de nori (feuille d’algue) imprégnée de sauce soja.

Hinomaru bento (日の丸弁当) : le riz blanc est ici simplement agrémenté d’une prune “ume”. Ressemblant au drapeau japonais, il lui a naturellement emprunté son nom.

Sake bentō (鮭弁当) : un bentô composé principalement de saumon.

Chūka bentō (中華弁当) : renferme des plats d’origine chinoise.

Tori bento (鳥弁当) : dans ce bentô les riz est recouvert d’une tranche de poulet ayant macéré dans une sauce.

Selon le lieu de confection :

Makunouchi bentô (幕の内) ce sont  des bentô tout ce qu’il y a de classique (riz, umebushi (sorte de prune, œuf, saumon,…) à l’exception que ces coffrets étaient vendu dans les théâtres pour être savouré lors des entractes. On les retrouve aujourd’hui partout.

Shidashi bentō (仕出し弁当) : fabriqués et livrés par des restaurants pour les déjeunés notamment lors de réunions d’affaire, de funérailles ou de fête.

Hokaben (ホカ弁) : sont des bentô élaborés et vendus par des établissements spécialisés (comme la chaîne de bentô Hokka Hokka Tei (ほっかほっか亭)).

Ekiben (駅弁) : bentô vendu dans les gares.

Selon le contenant :

Kamameshi bentō (釜飯弁当) : le coffret est remplacé par un pot en terre cuite. Ce bentô est une spécialité vendue dans les trains de la préfecture de Nagano.

Shōkadō bentō (松花堂弁当) : c’est ici du bois et de la laque qui sont utilisés pour confectionner le bentô.

Historique du « bentô »

L’origine des bentô remonteraient à l’époque de Kamakura (1185 à 1333). Ere durant laquelle les voyageurs conservaient leur ration de riz non cuit (repas sec – hoshi-ii -干し飯) dans de petites bourses.

Les véritables boîtes à bentô font leur apparition durant l’ère Edo (1600 à 1868). A cette époque de petits coffrets en bois laqués (jubako) sont fabriqués. Ils sont destinés à contenir des boulles de riz (nigirimeshi), du riz sec ou encore des pommes de terre douce. On les utilise notamment lors de l’hanami pour profiter pleinement de la floraison des cerisiers ou encore lors des cérémonies du thé, des voyages,…

Durant l’ère Meiji (1868 à 1912) le chemin de fer fait son apparition dans l’archipel. Les premières stations voient le jour et avec elles les premiers Ekiben (駅弁). L’ekiben est un plateau/coffret repas vendu exclusivement dans les gares. Le premier ekiben fut vendu le 16 juillet 1885 à la gare d’Utsunomiya. Il contenait deux « nigirimeshi » (boulle de riz) du Takuan (légume japonais) emballé dans des feuilles de bambou. Une version occidentale existait alors. Celle-ci contenait de petits sandwichs.

L’ère Taishô (1912 à 1926) est marquée par la première guerre mondiale et les inégalités sociales. Le bentô devient alors un sujet de préoccupation sociale. En effet, de part les aliments qu’il contient il révèle au grand jour les disparités criantes pouvant exister entre individus. Certains n’ayant que peut de moyen ont du mal à garnir proprement leur coffret. Ce sujet fit particulièrement débat pour les écoliers. Un mouvement est constitué afin de demander l’interdiction de l’usage du bentô dans les écoles.  C’est à cette époque que l’aluminium est utilisé pour la première fois pour fabriquer des boîtes à bentô. De la même couleur que l’argent et très aisé à nettoyer ce matériaux rencontre un vis succès populaire.

L’usage du bentô évolue encore durant l’ère Taisho (1926 – 1989). Au sortir de la seconde guerre mondiale, les bentô sont de moins en moins utilisés dans les écoles et université japonaise. On préfère sertir un seul et même menu pour l’ensemble des élèves et du corps professoral. Le bentô ne tombe pourtant pas en désuétude. Il connaît un nouveau regain d’intérêt dans les années 80. A cette époque la multiplication des superettes ouvertes 24h sur 24, du micro-onde, de coffrets repas en polystyrène font renaître le bentô. Son usage n’a depuis lors jamais décliné.

Crédit photographique : photographies n°1 : © JNTO, n°2 : ©Kunchan – CC-BY-SA-3.0