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Onsen

Suitenkaku onsen

Véritables institutions au japon les « onsen » (温泉- ruisseau brulant) sont des bains d’eau de source chaude. Ces sources géothermiques sont naturellement entretenues par la très forte activité volcanique de l’archipel japonais. Une loi de 1948 (Onsen Ho) n’attribue le qualificatif d’onsen qu’aux sources respectant certains critères quant à leur température et composition minérale. Les onsen sont à ne pas confondre avec les « sentô » qui sont des bains alimentés avec de l’eau ne provenant pas directement de source et chauffés artificiellement.

Dans le langage courant le terme onsen peut donc aussi bien renvoyer à la source d’eau chaude, au bain ou bâtiment les abritant. Certains onsen disposent, en plus d’une source d’eau naturellement chaude, de sables ou de boue chaudes très prisés par les « thermalistes ».

Les onsen existent au Japon depuis l’antiquité. Le Dogo onsen situé en la préfecture d’Ehime (ancienne province d’Iyo) est considéré avec une histoire de 3 000 ans comme étant le plus ancien onsen du Japon. Les moines bouddhistes ont très tôt utilisé ces sources d’eau chaude comme traitement médical mais aussi comme un élément des rites de purification.

Les onsen sont assez bien répartis sur l’ensemble du territoire Japonais, chaque préfecture disposant de plusieurs sources d’eau chaude. Selon un recensement effectué en 1990 on en dénombrait environ 2 300 disséminés sur l’ensemble du territoire japonais. La plupart des onsen sont adossés à des complexes hôteliers et/ou de restauration. Il est donc aisé de partir le temps d’un week-end dans une chambre d’hôte (minshuku – 民宿) ou dans une auberge traditionnelle (ryokan – 旅館) disposant d’un onsen.

Onsen kasentei Yuraku

Les onsen peuvent être indifféremment aménagés en intérieur ou en extérieur (rotenburo – 露天風呂), ces derniers étant les plus prisés.

Les onsen sont réputés pour leurs vertus thérapeutiques. Bien que chaque onsen avance les bienfaits de leurs eaux sur la santé des baigneurs seul 64 onsen on reçu depuis 1954 un agrément du Ministère de la Santé pour prodiguer des traitements médicaux.

Les onsen sont notamment réputés pour certains désordres affectant les intestins, le foie, la peau, les rhumatismes, l’hypertension,…

Les premières études sur les onsen datent de l’ère Edo. En 1709 le docteur Goto Kanzan ayant noté les effets favorables de certains bains sur certaines pathologies entreprit les premières études médicales. En 1874 le gouvernement japonais initia les premières analyses chimiques des sources d’eau minérale. En 1931 fut fondé à Beppu par l’université de Kyushu l’Institut de Balnéothérapie (onsen-ryōhō – 温泉療法) connu aujourd’hui sous le nom de l’Institut médical de Biorégulation. Dans la foulée de la création de cet institut nombre d’universités ouvrirent des centres de recherche à proximité des onsen systématisant par la même les recherches. Se créent, après la seconde guerre mondiale, des hôpitaux publics utilisant les sources d’eau chaude comme traitement médical.

Localisation :

shirogane onsen

L’existence d’un onsen est très souvent marquée par la présence d’un pictogramme particulier représentant une source d’eau chaude. Ce pictogramme est le suivant : ♨

Il est parfois utilisé le kanji (湯) ou l’hiragana (ゆ) tous les deux se prononçant « yu » et signifiant « eau chaude ». L’hiragana (ゆ) n’est cependant utilisé qu’afin de faire comprendre à la clientèle la plus jeune, ne maîtrisant pas encore les kanji, la présence d’un onsen.

Les villes les plus réputées pour leurs bains sont Beppu (sur l’île de kyûshû), de Narugo (préfecture de Miyagi), de Noboribetsu (sur l’île de Hokkaidô), de Kirishima (préfecture de Kagoshima) et de Kusatsu (préfecture de Gunma).

Tenue :

Les onsen ont cela de particulier qu’aucun vêtement n’est autorisé. Le maillots et shorts de bain sont formellement proscrits. Les seuls textiles tolérés sont les petites serviettes souvent de couleur blanche éventuellement fournies par l’établissement. Toutefois certaines « maisons de bains » prohibent les serviettes dans les bassins. Afin de ne pas les mouiller, nombre de baigneurs place leur serviette pliée sur leur tête. Les serviettes servent souvent de cache sexe notamment lors de l’entrée et de la sortie du bain. Ayant une connotation négative, certains onsen refusent les clients arborant des tatouages.

Mixité :

Ubayu Onsen

La mixité est aujourd’hui prohibée dans la plupart des établissements. Tel n’était cependant pas le cas avant la seconde guerre mondiale. Sous la pression des États-unis la pratique ancestrale des bains mixtes fut interdite au sortir de la guerre. Lorsque les onsen ne disposent pas de bains différenciés pour accueillir hommes et femmes séparément, les horaires sont aménagés pour éviter toute mixité. Les jeunes enfants (garçons et filles) ont la possibilité de se joindre aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

Propreté :

Les centres de bain tout comme la clientèle des onsen sont très strictes sur ce point. Il est impératif de se laver complètement avant de pénétrer dans l’eau. Le baigneur doit se laver sur place, à la vue de tous, et non chez lui puis venir au onsen. Des douches, serviettes, tabourets sont à la disposition de la clientèle de l’établissement. Il est impératif de bien se rincer avant de pénétrer dans le bain aucune trace de savon ou de shampoing n’est tolérée.

Comportement :

Les baigneurs se doivent d’adopter un comportement mesuré. Les cris, les chants et autres bruits ne sont pas tolérés. Il n’est pas non plus conseillé de courir. Bien que les baigneurs soient nus les regards doivent se montrer pudiques.

Source : Photographies n°1,2 & 4 : ©JNTO, n°3 : ©Hokkaido Tourism Organization / © JNTO