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Hinamatsuri

OrigineEn pratiqueLes poupées

Origine

poupees hina
Photo n°1 – couple impérial (dairi-bina) – pouppées Iwatsuki Hina de la préfecture de Saitama.

Le « Hinamatsuri » (雛祭) est un festival. Ce festival existe sous sa forme actuelle depuis l’ère Edo mais ses racines sont bien plus anciennes. En effet le « Hinamatsuri » est l’évolution d’une pratique antérieure assez ancienne. Cette pratique constituait en l’offrande par la noblesse de poupées prophylactiques au couple impérial.

Nommé aussi « Jôshi no sekku», « Jômi  no sekku» ou « Momo no sekku», ce festival national se déroule le 3ème jour du 3ème mois de chaque année.

« Momo no sekku» pourrait se transcrire en français comme : « fête des pêches ». Ce nom, peu usité, s’explique simplement par une coïncidence de dates. En effet, lorsque le calendrier lunaire était encore de mise au Japon, cette fête arrivait en même temps que la floraison des pêchers.

« Hinamatsuri » pourrait se traduire par « fête des filles ». Cette fête fait écho à la « fête des garçons » dite aussi « fête des enfants » se déroulant le 5ème jour du 5ème mois de chaque année.

En pratique

Lors de cette journée, la famille et les proches de la petite fille organisent à son attention une petite fête.

Au cours de cette fête, de kimono vêtu (furisode), elle recevra ses amies, dégustera des pâtisseries, pourra déballer quelques cadeaux et ira se recueillir dans un sanctuaire Shintô. Parmi la variété de pâtisserie offerte (« sakura-mochi »…), la plus  typique est un gâteau de riz nommé « Hishimochi ». Ce « gâteau », tricolore, a une coupe en diamant. Chaque couleur forme une strate. Les trois couleurs sont le rouge (pour chasser le mal), le blanc (pour la pureté) et le vert (symbolisant la santé). On pourra aussi servir un saké sucré et peu alcoolisé nommé « shirozake« .

L’un des moments clef de cette journée est l’instant où la famille ressort ou offre les superbespoupées (hina-ningyô) représentant des musiciens, courtisans, des membres de la cour impériale de l’époque heian et bien évidemment le couple impérial (dairi-bina).

Ces poupées, gardées d’année en année et éventuellement transmises de génération en génération, sont alors offertes à l’admiration des amis et des proches. La tradition veut que les « hina-ningyô »soient retirées à la fin de la journée au risque que la petite fille ne se marie tard.

Chant traditionnel intitulé « Ureshii Hinamatsuri » (Joyeuse fête de poupées).

明かりをつけましょう ぼんぼりに
お花をあげましょう 桃の花
五人ばやしの 笛太鼓

今日は楽しいひな祭り

Akari o tsukemashô bonbori ni
Ohana o agemashou momo no hana
Go-nin bayashi no fue taiko

Kyô wa tanoshii Hinamatsuri

Allumons les lanternes
Disposons les fleurs de pêchers
Les 5 musiciens de la cour jouent de la flute et du tambour
Aujourd’hui est la joyeuse journée des poupées

Les poupées

Les poupées sont agencées selon leur rang. La plupart des familles japonaises n’en dispose que de quelques-unes. Avoir la collection complète est particulièrement onéreux et encombrant. La disposition adoptée obéit à un ordre pyramidal constitué de 5 niveaux.

A la tête de cette pyramide se trouve le couple impérial (dairi-bina) composé d’une représentation de l’empereur (Obina – おびな) et de l’impératrice (Mebina -めびな).

Le second rang est composé de trois suivantes nommées « Sannin-kanjo » (三人官女). Toutes proposent du sake chaud. Elles sont néanmoins toutes différentes. le nom portés par ces poupées est tiré du récipient que chacune d’elle porte. L’une de ces poupées est assise. Elle est nommée « Sanpô»(三方). Les deux autres, debout, possèdent l’une est l’autre un récipient permettant de verser le sake mais l’un de ces récipient possède un manche. Cette dernière porte le nom de « Nagae no chôshi »(長柄の銚子)tandis que l’autre se nomme Kuwae no chôshi (加えの銚子).

Au troisième rang arrive les musiciens « Gonin-bayashi » (五人ばやし). Ceux-ci sont au nombre de 5. Chacune de ces poupées sont désignées par l’instrument en leur possession. Trois personnages prennent une la position assise. Deux musiciens et le chanteur. Celui qui  joue d’une sorte de petit tambourin se nomme « Taiko » (太鼓), celui qui joue de la flute « Fue » (笛). Le chanteur porte le nom de « Utaikata » (謡い方).

Les 2 derniers musiciens jouent, debout, d’une sorte de tambour. Le musicien qui porte l’instrument le plus imposant se dénomme « Ôkawa » (大鼓). Celui arborant le plus modeste est désigné sous le terme de « Kozutsumi » (小鼓).

Au quatrième rang se trouve les ministres « Zuishiin » (随身). Ceux-ci sont au nombre de 2. Selon l’étiquette de la cour en usage sous l’ère Heian la place d’honneur était située à gauche. De fait, le personnage de gauche est celui qui à une position plus importante. Il est donc représenté sous les traits d’un homme incarnant la sagesse, c’est à dire sous les traits d’un homme âgé  à la longue barbe blanche. Ce personnage porte le nom de « Sadaijin » (左大臣). Le second se nomme « Udaijin » (右大臣).

Enfin au cinquième et dernier rang se situe trois servantes « shichô ». Elles prennent l’apparence de femmes âgées. Une est souriante, une autre est impassible et la dernière se présente sous les traits d’une femme en colère.

Les costumes dont sont parées ces  poupées suivent la mode en vigueur à la cour sous l’ère Heian. Ainsi l’impératrice porte-elle le « jûni-hitoe ». Le « jûni-hitoe » est un vêtement de cérémonie pouvant comprendre jusqu’à 12 sous-kimono.

Les « hina-ningyô » peuvent être entourés de petits mobiliers ainsi que d’arbrisseaux. Se trouvent placés sur la droite, des mandariniers (« Ukon no tachibana » -(右近の橘)) et sur la gauche des cerisiers « Sakon no sakura » (左近の桜). Le cerisier est souvent remplacé par un pêcher.

Photo n°1 © Saitama Convention & Visitors Bureau / © JNTO