ACCUEIL / coutumes / Fête des enfants

Fête des enfants

Préfecture de Saitama, ville de Chichibu : Koinobori
Préfecture de Saitama, ville de Chichibu : Koinobori

Kodomo no hi (子供の日) se traduit littéralement en français par « la journée des enfants ». Cette fête nationale, particulièrement suivie au Japon, fait l’objet de festivités particulières.

Aux origines du Kodomo no hi

Cette fête d’origine chinoise (Duanwu) est introduite au Japon sous le règne de l’impératrice Suiko (推古天皇, – 593 à 628 ap J-C).

Elle porte alors le nom de « tango no sekku » ou encore « shōbu no sekku – 菖蒲の節句 ». Ces noms signifient respectivement « fête du mois du cheval » (ou du cinquième mois) et « fête des iris ». Moins connu il est parfois fait usage des nom « Ayama no sekku », « Tan’yo » ou enfin « Chôgo ».

A partir de l’ère Nara (de710 à 794 ap JC), cette fête est célébrée au cinquième jour du cinquième mois. A noter cependant qu’à l’époque était utilisé le calendrier lunaire et non le calendrier grégorien comme aujourd’hui.

Koinobori dans la ville de Kumamoto
Koinobori dans la ville de Kumamoto

Lors de cette journée on se livrait à des concours de tir à l’arc à cheval ou à pied, à des courses de chevaux… On agrémentait les maisons de couronnes de plantes ayant des effets bénéfiques contre le mauvais sort. C’est ainsi que l’iris (菖蒲 – shōbu) et l’armoise (yomogi – ヨモギ) étaient accrochés aux portes et toitures des maisons afin de combattre les mauvaises influences. Cette tradition est encore aujourd’hui pratiquée.

Au fils des siècles la pratique « tango no sekku » tend à évoluer et refléter les changements du siècle. Ainsi, sous l’ère de Kamakura (1185 à 1333 ap J-C) la caste guerrière prend progressivement le pouvoir. Un gouvernement militaire « bafuku » est institué. La fête du « tango no sekku » devient ainsi la fête des garçons. Lors de cette journée il leur est remis un élément d’armure. Cette pratique tend tout à la fois à inculquer des notions de courage qu’à perpétuer les valeurs du temps de la caste des guerriers (bushi). La reprise de cette fête par la classe des « bushi » fut d’autant plus aisée que le terme « shōbu » a un double sens. Il vise le terme d’origine (iris) mais signifie aussi « valeurs chevaleresque ».

C’est de cette tradition que subsiste aujourd’hui la coutume dans certaines familles d’exposer au sein de la maison dans une alcôve dédiée (tokonoma) une poupée masculine revêtue d’une armure, ou encore une petite réplique d’armure ou de casque (kabuto).

La fête des enfants aujourd’hui

Réplique miniature d'une armure pour la journée des enfants
Réplique miniature d’une armure pour la journée des enfants

C’est en 1948 que le gouvernement japonais institue officiellement la fête du « Kodomo no hi » en remplacement du « tango no sekku ». Elle se déroule chaque 5 mai et clôt la traditionnelle semaine de vacances dite « golden week ». Cette journée est un jour férié. A ce titre, si le 5 mai tombe un dimanche le lundi suivant sera alors férié.

Officiellement, le « Kodomo no hi » honore tous les enfants (garçon et fille) et exprime gratitude et reconnaissance envers toutes les mères. Dans les faits, de par le poids de l’histoire et des traditions, cette journée est presque toujours perçue comme la fête des garçons.

Il est à noter qu’il existe au japon une journée spécifique en l’honneur des petites filles. Cette journée se nomme Hinamatsuri (雛祭り) et se tient le 3 mars de chaque année.

Pour des raisons historiques l’iris est toujours très présent lors de cette journée. Accrochée aux portes des maisons, cette plante est destinée à conjurer le mauvais sort. On l’utilise pour l’occasion dans des pâtisseries (chimaki à l’iris (pâte de riz sucrée), on s’en sert pour aromatiser le sake, on s’en sert lors d’ablution…

Lors de cet événement le tokonoma de la maison est agrémenté de poupées avec des attributs guerriers, de représentation de Kintarô accroché à une carpe (un enfant légendaire à la force surhumaine), de répliques miniatures d’armure (casque – kabuto). Tous ces objets symbolisent la force et la santé souhaitées à l’enfant.

La veille, les familles japonaises élèvent des mats surmontés de Koinobori (鯉幟). Koinobori sont des manches à air en forme de carpe. Le nombre de Koinobori indique le nombre d’enfant mâle présent au sein de la famille. La carpe est choisie pour ses valeurs et sa longévité. Une légende chinoise dit que la carpe luttant contre le courant devient un dragon. La carpe montée en haut de son mat lutte contre le vent ainsi peut-être deviendra t-elle un dragon…

Photos : n°1 et n°3 : © JNTO – n°2 : © Kumamoto Prefecture / © JNTO