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Ama

Ama - préfecture de Mie
Ama – préfecture de Mie. 2005. Crédit : DP – Auteur : Fg2

Le terme « ama » (海人) signifie littéralement  « femme de la mer ». Il désigne aujourd’hui l’ensemble des femmes exerçant la plongée traditionnelle en apnée.

Origine

Historiquement le terme « ama » était utilisé pour désigner des groupes d’esclaves. Certains d’entres eux se spécialisèrent dans la pêche en apnée. De proche en proche le terme fini par comprendre toutes personnes qui se livraient à des activités de pêches et de navigations. La portée du mot continua à évoluer pour finalement ne désigner que les femmes pratiquant la pêche sous-marine. On trouve la première trace écrite de l’existence de ces plongeuses traditionnelles au  sein du célèbre « recueil de dix mille feuilles », le Man’Yôshu.  Le Man’Yôshu est une anthologie poétique réunissant des milliers de textes réalisés par Otomo no Yakamochi vers 760.

Pratique

La pêche en apnée pratiquée le long des rivage de l’archipel vise à principalement ramener des algues comestibles comme le Nori, des oursins, des ormeaux, des huitres perlières et autres coquillages. A chaque plongée les pêcheuses descendent en moyenne entre 15 et 20 mètres de profondeur et retiennent leur respiration pendant environ 50 secondes. Le fruit de leur pêche est stocké dans un filet maintenu en suspension dans l’eau à l’aide d’un flotteur. Autrefois des baquets de bois retournés servaient de flotteurs.

Ama - préfecture de Mie
Ama – préfecture de Mie. 1965. Crédit : CC BY 3.0 Auteur : H. Grobe

Les ama partent en groupe par bateau mais pêchent isolément (kachido). Les ama mutualisent ainsi le cout du navire. Il est toutefois possible de voir certaines ama sur leur propre bateau avec un binôme ou proche. Ce type de pêche à deux se nomme « funado ».

Ce qui a sans doute particulièrement marqué les esprits c’est que ce métier est quasiment uniquement pratiqué par des femmes. A l’origine et jusque dans les années 60 ces pêcheuses plongeaient dévêtues à l’exception d’un simple vêtement léger autour de la taille. Les rares hommes de la profession se pliaient aussi à ce « mode vestimentaire ».

Les pêcheuses d’aujourd’hui sont pourvues d’un masque, de palmes et d’une combinaison mais pêchent toujours en apnée.

Une tradition en désuétude

70 000 dans les années 30 elles ne sont plus aujourd’hui qu’environ 2 000. Avec une moyenne d’âge d’environ 60 ans.Ce métier est en voie de disparition.

Plusieurs causes sont à l’origine de la disparition des ama. La rudesse de la tache est sans doute l’une des raisons principales mais ce n’est pas la seule. La surpêche notamment des ormeaux fait qu’il est de plus en plus difficile de vivre de cette activité.

La grande majorité des ama exercent dans les petites villes de Toba et de Shima (préfecture de Mie). Afin de perpétuer leur tradition, certaines ama se sont tournées vers le tourisme et leusr plongées ne sont plus que des attractions touristiques.

Des associations se sont constituées afin de préserver leur savoir et, depuis 2007 une initiative existe pour inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco la tradition des ama ainsi que des plongeuses coréennes de l’île de Jeju.

Photographies

Iwase Yoshiyuki dans les années 20 et Fosco Maraini dans les années 50 ont immortalisé ces « femmes de la mer ». Leur clichés sont un témoignage de l’âge d’or de cette tradition en déshérence.