ACCUEIL / climat / Arbre à laque

Arbre à laque

arbre à laque Urushi
Urushi no ki, arbre à laque japonais avec ses fruits

L’arbre à laque (Toxicodendron vernicifluum) dit aussi Vernis du Japon (« urushi no ki » en japonais) pousse à l’état naturel essentiellement dans quatre pays au monde, la Chine, la Corée, le centre du Viêt-Nam et le Japon.

Description

Un débat existe pour savoir si cet arbre fut introduit au Japon (espèce allogène) ou si au contraire c’est une espèce indigène de l’archipel. L’utilisation de cet arbre par la population locale dès l’ère « Jômon » (縄文時代 – De -10 000 à -300 av. J.C.) laisse à penser que cet arbre n’est pas une espèce allogène.

L’arbre à laque peut facilement atteindre une vingtaine de mètres de haut. Ses grandes feuilles caduques d’un beau vert sont particulièrement distinctives avec leurs folioles. Elles sont par ailleurs consommées à des fins alimentaires au Japon.

Le Vernis du Japon produit un fruit charnu à noyau légèrement aplati virant du vert au jaune lorsque celui-ci arrive à maturité.

Cet arbre fait partie la famille des Anacardiaceae et du genre Toxicodendron. Ce genre ne possède que peu d’espèces mais elles ont toutes en commun la particularité d’être vénéneuses et de contenir une toxine nommée « urushiol » (C22H3602), provoquant des irritations et des lésions cutanées.

A noter que l’arbre à laque est souvent nommé « rhus vernicifera ». Cette indication est inexacte. En effet depuis 1970, le Vernis du Japon a été retiré du genre « Rhus » pour être reclassé au sein du genre « Toxicodendron ».

Usage de l’arbre à laque

Cet arbre est cultivé notamment au Japon pour sa résine qui, après traitement, sera apposée sur tout type d’objet afin de confectionner des laques. Les laques étant particulièrement prisés au Japon, la culture de cet arbre est vite devenue un sujet d’importance au Japon. A tel point qu’en 701 un code japonais (code de Taihō – 大宝律令), obligea chaque famille paysanne japonaise à le cultiver.

La résine est récoltée en pratiquant sur le tronc du Vernis du Japon de profondes entailles. La résine s’écoule alors lentement dans des petits réceptacles attachés à même le tronc. La résine est constituée de laccase, de glycoprotéine, de 30% d’eau et d’environ 60% d’urushiol. C’est cette dernière substance qui explique pourquoi, à l’état liquide uniquement, la résine de cet arbre est particulièrement dangereuse.

Il semble que cette même résine fut utilisée pat les moines bouddhistes dans le cadre du processus du « Sokushinbutsu » (即身仏). Ce processus visait à progressivement préparer et transformer le corps du moine afin que celui-ci se retrouve comme momifié à sa mort. Légalement assimilé à un suicide cette pratique est aujourd’hui interdite.

Crédit photographique : DP