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Carpe japonaise, Koï

La carpe commune de couleur foncée se dit « jinli » en chinois (signifiant carpe de brocart) et « nishikigoi » (錦鯉) en Japonais. La carpe d’ornement, spécialité japonaise, se dit « koï » (鯉) signifiant à la fois « carpe » mais aussi « amour », « affection ».

Origine. De la carpe commune à la carpe « Koï« 

Carpe Koï du temple Bouddhiste Jakko-in de Tokyo
Photographie n°1 : Carpe Koï du temple Bouddhiste Jakko-in de Tokyo – Copyright : ©Yasufumi Nishi / ©JNTO

La carpe trouve ses origines dans les mers centrales d’Europe (mer d’Azov, mer d’Aral, mer Caspienne, mer Noire) d’où elle fut exportée vers la Chine.

On trouve des traces de sa pêche et de sa consommation dés le 5ème siècle avant Jésus-Christ de l’empire romain à la Chine. Cette dernière réussit la première à en développer l’élevage mais cette activité piscicole n’a essentiellement qu’une visée alimentaire.

En plus de son élevage, la Chine s’essaye très tôt à la sélection et au croisement de carpes en fonction de leur mutation chromatique. C’est ainsi qu’en travaillant sur la sélection de carpes prussiennes (carassin argenté – Carassius gibelio) le poisson rouge, sous espèce de la carpe, vit le jour.

Les carpes tout comme leur technique d’élevage ne sont introduites au Japon, par le truchement de la Chine, qu’au XIIème siècle. C’est la préfecture de Niigate et plus particulièrement la ville de Ojiya qui se spécialise dans l’élevage de la carpe.

Les premières carpes introduites au Japon sont des carpes commune (Cyprinus carpio)  de couleur sombre (grise, noire). Tout comme en Chine l’objectif de leur introduction et d’améliorer et de diversifier les sources alimentaires de la population. La carpe ne rencontre cependant pas un franc succès auprès de la population locale.

Le Japon se concentre en revanche très tôt sur les variations chromatiques des carpes. Cette production restera assez confidentielle et modeste jusqu’à ce que la préfecture de Niigata expose en 1914 au salon annuel de Tôkyô une vingtaine de carpes de couleur. Cette exposition est un révélation. Le monde découvre quasiment pour la première fois tout une palette de couleurs de carpe jusque là inconnues. La carpe « koï » est née.

La carpe Koï une espèce invasive

Les carpes Koï ont été largement relâchées dans la nature. Elles perdent alors leurs merveilleuses couleurs quelques générations plus tard. Elles causent en revanche de nombreux dégâts. En fouillant perpétuellement le limon elles augmentent significativement le niveau de turbidité de l’eau faisant conséquemment disparaître certaines espèces et pouvant rendre l’eau impropre à la consommation. Certaines mesures ont parfois été prises afin d’éliminer cette espèce du milieu naturel. Aucune tentative n’a toutefois été couronné de succès.

Caractéristiques principales de la carpe Koï :

Carpes Koï du sanctuaire Shintô de  Atago, ville de Minato
Photographie n°2 : Carpes Koï du sanctuaire Shintô de Atago, ville de Minato – Copyright : ©Yasufumi Nishi / ©JNTO

La carpe Koï est un poisson d’eau douce particulièrement résistant. Elle pourrait vivre jusqu’à 200 ans. Elle est toutefois incapable de résister à des prédateurs comme les hérons, les hérissons, les chats ou les renards qui ont rapidement tendance  à repérer ces poissons à la couleur vive. La carpe Koï vit à des températures comprises entre 15 et 25 °C et ne résiste que difficilement au froidure de l’hiver. Leur métabolisme se ralenti en cette saison. Elles deviennent plus sensibles au maladie (essentiellement l’herpes de la carpe et le Rhabdoviridae) et se nourrissent moins. Omnivore, elles ont la capacité à reconnaître celui qui les nourri et peuvent être habituées à venir se nourrir à la main d’une personne.

Les différentes variétés de carpes « Koï »

Les différentes variétés de carpes « Koï » sont identifiées en fonction de la couleur, des motifs et des écailles. Bien que les motifs et les couleurs soient quasiment infinies les éleveurs ont réussi à fixer un certain nombre de catégories. Ces catégories ne sont toutefois pas figées. Régulièrement de nouvelles catégories de carpes « koï » viennent enrichir le « catalogue » existant. Il en va ainsi des carpes « arc-en-ciel » et de carpes dites « fantôme ».

On distingue aujourd’hui une vingtaine de variétés différentes:

1- Kohaku : Carpe à la « peau » blanche parsemée de grosse taches rouges. Première variété colorée à avoir été introduite au Japon.

2- Taisho Sanke : Cette carpe est assez proche de la carpe Kohaku (blache et rouge) mais en diffère par la présence de petite taches noires. Cette carpe fut présentée pour la première fois en 1914.

3- Showa Sanke : Cette carpe est de couleur noire avec des taches rouges et blanches. Cette variété fut présentée pour la première fois en 1924.

4- Tanchō : Désigne tout type de carpes arborant un seul et unique point rouge au niveau de la tête. Cette variété qui rappelle le drapeau japonais est sans conteste la préférée des Japonais.

5- Chagoi : La robe de cette carpe varie du vert pale au bronze. Les variétés les plus récentes présentent des réminiscences orangées. Cette variété de grande taille et docile est considérée comme un porte bonheur.

6- Asagi : Cette variété présente des reflets bleus au-dessus et rouge, crème ou jaune pale au-dessous.

7- Utsurimono : Cette carpe noire présente des zébrures rouges (Hi Utsuri), blanches (Shiro Utsuri ) ou jaune (Ki Utsuri).

8- Bekko : Cette carpe rouge, blanche ou jaune agrémentée de taches noires est dénommée »carpe tortue ».

9- Goshiki : est une carpe grise foncée présentant des taches rouges orangées.

10- Shūsui : Cette variété fut crée en 1910 par Yoshigoro Akiyama. En dehors de la partie dorsale constellée de points noirs ce poisson rouge et blanc ne possède pas d’écailles.

11- Kinginrin : Cette variété se distingue par ses écailles métalliques.

12- Kawarimono : Entre sous cette terminologie toutes les variétés n’entrant pas dans les autres catégorie. C’est aussi l’antichambre des nouvelles espèces. C’est en effet là ou toutes les nouvelles variétés vont être « ranger » avant d’espérer un jour former une véritable nouvelle espèce.

13- Ōgon : se réfère au carpe de couleur métallique mais d’une seule couleur seulement (orange, doré, platine, crème (rare)).

14- Kumonryū : carpe noire à taches blanches.

15- Ochiba : entre le gris et le bleu pale cette carpe est tachetée de couleur jaune, cuivrée ou bronze.

16- Koromo : Cette variété de carpe apparue en  1950 présente une couleur blanche avec des écailles noires ou bleues.

17- Hikari-moyomono : carpe présentant une ou deux couleurs métallique à sa base.

18- Kikokuryū : correspond à la version métallique du « Kumonryu ». la carpe Kin-Kikokuryū est aussi une version métallisée de la variété « Kumonryu » à la différence que le style de la robe se rapproche du type  » Kohaku ».

19- Doitsu goi : Cette carpe est une variété sans écaille. Elle résulte du croisement de plusieurs espèce de carpes sans écailles. Cette famille comprend 4 grandes variétés de Doitsu.

20- Ghost koi : cette carpe très à la mode vient du croisement d’une carpe Ogon et d’une carpe sauvage aux écailles métalliques. Certains ne font pas entrer cette variété parmi les carpes Koï.

21- Carpe arc-en-ciel : Vient du croisement de carpes koï et de carpes asiatique avec de longues nageoires. Certains ne font pas entrer cette variété parmi les carpes Koï.