ACCUEIL / art / Pompoko

Pompoko

L’histoireA propos de PompokoLes personnages
CréditsExtraits à télécharger

L’histoire

Pompoko s’ouvre sur l’air d’une chansonnette pleine d’insouciance… Jusqu’au milieu du vingtième siècle, les tanukis, emprunts d’habitudes frivoles, partageaient aisément leur espace vital avec les paysans. Leur existence était douce et paisible… Un dû et don de la nature, en somme, un équilibre qui ne semblait jamais pouvoir être menacé… Mais en 1967, sous la pression d’une croissance économique exponentielle des alentours de Tokyo, le gouvernement amorce la construction de la ville nouvelle de Tama. On commence à détruire fermes et forêts. Leur habitat devenu trop étroit, les tanukis jadis prospères et pacifistes se font la guerre, l’enjeu étant de conserver son bout de territoire. Efforts dérisoires car la forêt continue de disparaître… Les tanukis doivent se rendent à l’évidence : les humains, avec lesquels ils ont appris à cohabiter, font preuve d’un expansionnisme inexpliqué.  La situation est grave. Réunis, les chefs de clans coordonnent la riposte. Un plan est établi sur cinq ans : le temps pour les animaux d’étudier les humains et de réveiller leur pouvoir de transformation, savoir dont ils ont perdu les clés avec les années. Il va falloir tenter d’effrayer les humains en évoquant peurs et superstitions. Les solutions les plus farfelues sont expérimentées, mais les saisons s’écoulent et les tanukis s’épuisent. Pour une petite victoire, combien de déceptions ! Combien de chantiers ralentis, mais reprenant de plus belle leur œuvre de destruction …

À propos de Pompoko

À la suite de Porco RossoHayao Miyazaki eut envie de mettre en scène des tanukis, sans pour autant s’appuyer sur une source en particulier (manga, livre, film…). Comme son ami, Takahata s’est toujours senti concerné par la destruction de la nature et des espèces vivantes : elles font partie de la réalité des Japonais. Cet engagement – en fait cette vision artistique –  dont l’ampleur est plus humaniste qu’écologique, se constate aisément dans Pompoko, film qui s’attache à décrire les difficultés de survie des animaux en pleine période de déforestation.

Il aura fallu environ un an et demi environ pour en achever la production. Le film sort au Japon le 16 juillet 1994, remporte un énorme succès (le plus gros du studio Ghibli jusque-là), devient n°1 au Box-office japonais en 1994. Il reçoit le prix du long-métrage au festival international du film d’animation d’Annecy en 95.

À première vue, Pompoko a tout de la fable enfantine animalière, calibrée pour un Japon moderne en perte de repères. Les tanukis sont de petits êtres familiers : tous les Nippons en apprécient l’humour, l’espièglerie et la jovialité. Mais cette simplicité de façade est minée de l’intérieur. Rapidement, on perçoit l’urgence de la situation : ces attendrissantes peluches mènent une lutte à mort. Palpitant d’espoir, durant plusieurs années, ils tentent vaillamment de résister à l’invasion humaine. On vibre alors au rythme de leur inventivité, et l’on est conquis d’avance par la justesse de leur cause.

C’est alors que le réalisateur prend le parti d’un système narratif en dent-de-scie. D’abord, il alterne avec une stricte régularité les victoires et les défaites de nos petits héros. Ce mode en deux temps n’oublie pas de jouer sur le temps qui s’écoule aussi lentement que cruellement. Ensuite, il additionne à l’action et au mouvement la voix d’un narrateur extérieur qui, comme un rapporteur de conte traditionnel, chronique la bien triste réalité : urbanisation à outrance, campagnes désertifiées, rejet et exclusion des minorités… Ces montagnes russes, si intelligemment orchestrées, augmentent la charge émotive du spectateur pour l’amener à vivre dans sa chair (à l’instar des tanukis) l’amère de la situation : la lutte est vaine, ce constat d’échec devient alors universel.

Dans un monde entièrement dessiné et à l’aide de moyens propres à l’animation, Takahata nous fait entrer dans une dimension objective souvent fuit et rarement acceptée: la responsabilité. S’en suivent des réflexions sur la préservation de l’habitat animalier, sur le respect accordé aux modes de vie des minorités, de leurs traditions, sur nos capacités à s’adapter et sur la fatalité d’être finalement absorbés par le vampirisme de la modernité.

« Je voulais montrer le monde actuel par les yeux des tanukis. Finalement, ce qui leur arrive, c’est ce que nous vivons : nous sommes des tanukis obligés de nous déguiser en citadins ! C’est particulièrement vrai, par exemple, pour les ruraux qui viennent travailler à Tokyo et qui sont victimes du stress, des maladies cardiaques … Un autre point important est que le tanuki est une espèce minoritaire. Au Japon, au nord d’Hokaido, vit l’ethnie des Aïnous. Ce sont les premiers habitants de l’archipel, installés bien avant l’arrivée des Japonais. Ils subissent aujourd’hui un sort comparable à celui des Amérindiens d’Amérique du Nord et des Indios d’Amérique du Sud. Ces races minoritaires parquées dans des réserves sont confrontées à la race dominante. Cela peut se traduire par des positions extrêmes comme le terrorisme ou encore par le refuge dans la religion. Les tanukis représentent ces minorités opprimées, et le film décrit les différentes voies qui s’offrent à eux ».  Source : (n° 425 de POSITIF – 1996)

Les personnages

Shôkichi :

Shôkichi est le personnage principal de ce conte réaliste. Il fait preuve d’un caractère réfléchi et studieux, capacités lui permettant de faire partie des meilleurs lorsqu’à l’entraînement, les anciens lui demandent d’exercer ses pouvoirs de métamorphose. Généreux et patient, réunissant toutes les qualités d’un bon leader, il se montre d’une aide précieuse pour ses alter ego. Lors des réunions et malgré son jeune âge, on le découvre avisé, guidé par une attitude tolérante et responsable. Un état d’esprit qui heurte régulièrement les convictions de Gonta, plus radical. Quand l’un, exaspéré, veut faire appel à la force brute, Shôkichi propose des stratégies non-violentes, même si le but reste le même : faire partir les humains.

Okiyo :

Okiyo est jeune tanuki pleine de fraîcheur, de spontanéité et de douceur. Hardie et sûre de ses choix, elle deviendra la femme de Shôkichi avec lequel elle aura quatre bébés tanukis. Son courage, à la hauteur de celui de son « futur », la conduira à mener une opération risquée en territoire humain.

Ponkichi :

Ponkichi est ce qu’on pourrait appeler chez les tanukis « un bon vivant ». D’un naturel léger, il aime se reposer à l’ombre des arbres, se promener le nez en l’air, se régaler de kakis mûrs à point et se payer du bon temps avec ses camarades. Après tout, Ponkichi n’est pas différent de la majorité de ses congénères : il n’aspire qu’à une vie paisible, dans cette forêt qu’il considère sienne, du  plus profond de ses gènes… Pour lui, aller « au combat » défendre son territoire est une bien lourde charge. Il est le meilleur ami de Shôkichi.

Tamasaburô :

Tamasaburô est un jeune Apollon. Bien charpenté, l’allure altière, il a tout du noble chevalier. Ne reculant devant aucun risque, il fait preuve d’un esprit aiguisé. Puisque le conseil des anciens a décidé d’envoyer quérir les légendaires maîtres transformistes tanuki de Shikoku, il se porte volontaire pour la mission. Passée l’épreuve du tournoi de Janken, il part pour ne revenir qu’un an plus tard. Rude et long voyage couronné de succès.

Bunta :

Originaire du marais de Mizunomi, Bunta jouit d’une solide réputation. Solide et fiable, chacun sait pouvoir compter sur lui. Comme Tamasaburô, il s’est porté volontaire pour aller chercher du renfort. Mais alors qu’il part plein d’espoir sur la trace les célèbres maîtres transformistes de Sado, il se voit contraint de rebrousser chemin. La constatation est plus qu’amère car les tanukis de cette région semblent avoir été durement touché. Il ne reviendra chez lui qu’après trois ans d’épreuves, retrouvant son peuple désespéré et son territoire dévasté.

Gonta :

Originaire de la forêt de Takaga, Gonta est le chef redouté de l’armée rouge. Il a l’étoffe d’un soldat d’expérience et son audace na d’égale que son courage. Revers de la médaille, il est entêté, agressif et ne tolère pas qu’on discute ses ordres. Il hait les humains sans distinction et préconise en toutes circonstances la violence pour éradiquer le problème auquel son peuple est confronté. N’obéissant qu’à son instinct et contre l’avis des autres chef de guerre, il mènera une volée de raids contre les ouvriers d’un chantier humain. Des interventions qui causeront trois morts ! Il ira même tenter le coup d’état pour rallier à lui les opinions par la force.

Tsurugame Oshyo : L’ancien Tsurugame, de la région de Tama, est une figure vénérable de la société kanuki. Avec une poignée de ses congénères tels que Gonta, Shôkichi et Oroku, sa présence est exigée lors de chaque conseil de guerre. C’est une place qui lui revient de droit. Cependant, malgré son statut, il parvient difficilement à se faire entendre, malgré la sagesse de ses réflexions dont Shôkichi se montre toujours respectueux.

Oroku Baba :

Ridée comme une vieille pomme, Oroku est la plus importante des femelles du clan de la région de Tama. On lui doit  respect et considération. C’est d’ailleurs ce rang qui lui confère une très large audience : qui donc qu’elle aurait pu mettre fin à la guerre, alerter les consciences tanuki devant la « menace humaine » et initier la réunification des clans ? Forte de cette autorité, c’est également elle qui remémore aux tanukis leurs pouvoirs ancestraux. Elle amorce les « camps d’entraînement » où chaque tanuki se doit de maîtriser son art de la transformation. Raillée par la jeune génération qui ne cesse de la taquiner, elle représente la mémoire vivante de ce peuple animal.

Crédits :

POMPOKO (Hesei tanuki gassen Pompoko) est une production du Studio Ghibli, produit par Toshio Suzuki d’après une idée originale de Hayao Miyazaki et réalisé par Isao Takahata. Distribué en France par Buena ista International.

Téléchargements

Extrait n°1 de Pompoko (long) : 7.6 MBExtrait n°2 de Pompoko (court): 1.1 MB

Note: Pour visionner les vidéos cliquez sur le(s) lien(s) situés ci-dessous et sauvegardez le(s) fichier(s) sur votre disque dur, puis décompressez le fichier.

Source : Dossier de presse du film « Pompoko ». Toute vente interdite. ©1994 Hatake Jimusho – GNH