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Isao Takahata

Horus prince du soleil

Date de naissance : Né en 1935

Lieu de naissance : Ise, préfecture de Mie, Japon.

Fonction : Scénariste et réalisateur

Flash : Isao Takahata (高畑 勲 sort de la célèbre Université Polytechnique de Tokyo en 1959, diplômé de littérature française. La même année, il entre au studio d’animation de la Tôei, fondé six ans plus tôt. À la Tôei, ses travaux d’assistant metteur en scène sur les premiers long-métrages du studio lui permettent de côtoyer des grands noms de l’animation tels que Yasuji Mori, Yasuo Ôtsuka. C’est également à cette époque qu’il rencontre Hayao Miyazaki, au côté duquel il fondera le syndicat des animateurs du studio…

En 1963, on lui confie la réalisation de la série tv Ken, L’enfant Loup. Mais c’est en 1965 qu’il entreprend de mettre en scène son premier long-métrage : Horus, Prince du Soleil. Ce film aujourd’hui considéré comme un élément fondateur de l’animation japonaise moderne concrétise une nouvelle pensée esthétique dans l’histoire de la Tôei. Ainsi, il est révélateur du talent naissant de Takahata. Alors que son camarade Miyazaki s’épanouie à travers le dessin, lui affirme son goût pour la mise en scène.

Panda

En 1971, Isao Takahata, accompagné des animateurs Kotabe et Miyazaki, quitte la Tôei Animation pour le studio A Production. Il travaille pour des séries tv telles que Heidi (1974), Marco – 3000 lieues à la recherche de mère (1976) et Anne aux cheveux roux (1979). Il réalise en 1972 « Panda Petit Panda » qui rencontrera un très grand succès (photographie de gauche). On associe également son nom à Lupin III, œuvre effectuée pour le petit écran et signe le moyen-métrage de 38 minutes Petit Panda.

Avec Chie, la petite peste (1981) et Goshu, le violoncelliste (1982), Takahata semble vouloir définitivement délaisser la télévision pour privilégier le cinéma. En 1984, Miyazaki lui confie la production de la version animée de son manga Nausicaä de la vallée du vent. Une première pour Takahata qui s’affranchit haut la main de cette tâche dont il n’a pour l’instant pas l’expérience. Le résultat sera d’ailleurs si convaincant qu’il réitèrera, avec la production de Laputa, le château dans le ciel de Miyazaki.

En 1985, les deux amis montent les Studios Ghibli, structure indépendante qui leur permet d’assouvir leurs besoins créatifs. En 1987, c’est Takahata qui, grâce aux recettes de Nausicaä, est à son tour produit par Miyazaki pour son documentaire en prise de vue réelle (ponctué de quelques séquences animées) Histoire du canal de Yanagawa. En 1988, tandis que Miyazaki travaille sur Mon Voisin Totoro, Takahata réalise son premier long-métrage au sein du studio Ghibli : le Tombeau des Lucioles, puis Omohide Poroporo (1991), suivi de Pompoko (1994) et enfin Mes voisins les Yamada  (1999).

L’œuvre de Takahata se doit d’être appréciée sur différents plans et à plusieurs égards : d’abord en tant que réalisateur; ensuite, compte tenu de ses collaborations à titres divers (assistant réalisateur, scénariste, producteur …).

Filmographie :

Mes voisins les Yamada (1999) : réalisation.

Pompoko (1994) : scénario et réalisation.

Omohide Poroporo (1991) : scénario et réalisation.

Only Yesterday (1991) : film, scénario, réalisation, traduction des paroles du générique de fin

Kiki la petite sorcière (1988) : film, direction musicale

Le Tombeau des lucioles (1988) : scénario et réalisation.

Histoire du canal Yanakawa (1987) : scénario et réalisation.

Laputa, le château dans le ciel (1986) : film du studio Ghibli, Producteur, direction musicale

Little Nemo (1983) : film, travaux préparatoires.

Kié la petite peste (1981-1983) : série télévisée, réalisateur, mélodie du générique de début et storyboards.

Kié la petite peste (1981) : scénario et réalisation.

Goshu le violoncelliste (1980) : scénario et réalisation.

Anne aux cheveux rouges (1979) : série télévisée, réalisateur, scénario.

Conan le fils du futur (1978) : série télévisée, story-board de certains épisodes et mise en scènes de deux épisodes.

L’histoire de Perrine (1978) : série télévisée,  story-board de deux épisodes.

Bouba, le petit ourson (1977) : série télévisée, story-board de quelques épisodes.

L’histoire secrète de Netty, la fillette mélomane des Alpes (1977) : série télévisée, story-board, mise en scène des séquences animées.

3.000 lieues en quête de mère (1976) : série télévisée, s réalisateur

Un chien des Flandres (1975) : série télévisée, story-board d’un épisode

Heidi (1974-1975) : série télévisée, mise en scène.

Willy Boy (1973-1974) : série télévisée, story-board de quelques épisodes et mise en scène d’un épisode

Panda Kopanda, le cirque de la pluie (1973) : moyen métrage (33min), réalisateur.

Akadô Suzunosuke (1972-1973) : série télévisée, réalisateur.

Panda Kopanda (1972) : série télévisée, moyen métrage (27min), réalisateur.

Edgar de la cambriole (1971-1972) : série télévisée, retouches et mise en scène.

Fifi Brin d’Acier (1971) : pilote TV, réalisateur, projet abandonné.

L’équipe de Base-ball Apache (1971-1972) : série télévisée, mise en scène de certains épisodes.

Kitarô Gegege nouvelle série (1971-1972) : série télévisée, mise en scène d’un épisode et des génériques de début et de fin.

L’impétueux Atorô (1969-1970) : série télévisée, mise en scène de plusieurs épisodes.

Le secret de la petite Akko (1969-1970) : série télévisée, assistant metteur en scène.

Kitarô Gegege (1969) : série télévisée, réalisateur d’un épisode.

Horus, prince du soleil (1968) : réalisation.

Hassle Punch (1965-1966) : série télévisée, réalisateur du générique de début.

Ken, l’enfant loup (1963-1965) : série télévisée, réalisateur.

Le grand duel du quartier des ténèbres (1963) : “film live”, assistant réalisateur.

Comment le prince garnement vint à bout de Orochi, le dragon octocéphale (1963) : film, assistant metteur en scène.

L’Histoire de Tetsu (1962) : court métrage, assistant metteur en scène.

Anju et Zushiô-maru (1961) : film, assistant metteur en scène.

Le Style d’Isao Takahata:

Pétris de culture française, et particulièrement des films dont la réalisation est contemporaine de sa naissance, Isao Takahata  se considère avant tout comme un metteur en scène. « Plus que la littérature, c’est surtout le cinéma français qui m’a influencé » avoue-t-il  volontiers. Citons d’abord André Bazin (le père spirituel de François Truffaut), puis Jacques Prévert : « je l’apprécie notamment parce qu’il développe lui aussi cette conscience que les hommes et les animaux ont quand ils communiquent d’égal à égal » continue-t-il. Prévert dont il connaît les poèmes par cœur, Takahata le retrouvera également dans une œuvre toute aussi importante à ses yeux : celle de Paul Grimault. La bergère et le ramoneur ainsi que Le roi et l’Oiseau restent pour lui d’éternelles sources d’émerveillement… On peut continuer ce panorama d’influences en évoquant le réalisateur – animateur Russe Youri Norstein, auteur du Héron et la cigogne

Ne dessinant pas, n’étant pas animateur de prime abord, Isao Takahata aime adapter les histoires des autres. Cette particularité lui permet d’éviter de se sentir confiné dans un seul genre et d’expérimenter différentes techniques car, dans son cas, l’animation demeure une expression majeure. Selon lui, elle est un vecteur totalement adapté à sa recherche théorique : rendre compte de la réalité évolutive des Japonais et du monde qui les entoure.

« Je suis convaincu que l’animation est le meilleur moyen de montrer le réel. Avec les prises de vues réelles, on ne peut pas montrer objectivement la réalité, parce qu’il y a nécessairement reconstitution, malgré les apparences. Le dessin animé, qui ne cherche pas à se cacher d’être une interprétation artistique, peut donc s’engager à montrer le réel ».  Source : (n° 425 de POSITIF – 1996)

Ce style, qu’on avoisine au « réalisme documentaire » est parfaitement illustré à travers ses films qui toujours, visent à confisquer la réalité pour la faire redécouvrir par des moyens artistiques révélés. Dès lors, il transgresse tous les codes établis : technique, graphisme, découpage et structure narrative se trouvent employés à de nouvelles tâches. La réalité, de multiples fois dessinée, est alors reformulée afin de livrer à ses yeux le témoignage le plus juste.

Les décors fabuleux, les histoires fantasmagoriques ne l’intéressent pas. À contrario, Takahata choisit de s’immerger dans un proche passé ou dans l’époque présente pour proposer une lecture objective des problèmes de notre temps.

Source : Dossier de presse du film « Pompoko ». Toute vente interdite. ©1994 Hatake Jimusho – GNH