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Bashing

Le pitch du film

Bashing

Yuko rentre au Japon après avoir été otage au Moyen-Orient. Cet événement a profondément choqué et embarrassé son pays. Six mois après son retour, elle est toujours victime de manifestations de mépris : chaque jour, elle est humiliée par des insultes, harcelée par des dizaines de coups de fils anonymes et même agressée dans la rue.  Son employeur la licencie et son isolement augmente en même temps que son désespoir. Seul son père la soutient et la comprend malgré l’hostilité de la société. Yuko décide pourtant de traverser sans faiblir cette épreuve avec une idée fixe : retourner dans le pays où elle s’est sentie « utile » pour la première fois et où le sourire des enfants donnera un sens à sa propre vie…

Analyse

Stupéfiant, révoltant, incompréhensible… Il est en effet bien difficile pour les occidentaux de comprendre cette exaspération, ce rejet, ce mépris d’un Japon ancestral à l’égard de cette femme, volontaire partie tenter d’aider ses semblables. Bashing signifie littéralement harcèlement en japonais. Mis au ban de la société à leur retour, tenus à l’écart (la presse n’en parle même pas), véritables parias, les otages sont critiqués par leurs familles car, par cette action de bénévolat, « ils mettent en difficulté le gouvernement de leur pays ».

Fusako Urabe interprète avec force conviction et tout en intériorité le personnage de Yuko, tellement éloignée des préoccupations des jeunes de son âge : une femme humiliée, injuriée, condamnée, qui devra trouver l’énergie pour réagir…

Mais la situation devient tout aussi intenable pour sa famille, à genoux, qui subit cette violence permanente. Son père sombre très vite dans la déchéance et y laissera la vie; Yuko elle-même perd son emploi, et est contrainte de rompre avec son fiancé qu’elle n’avait même pas vu depuis son retour.

Mise en abîme

Bashing, présenté en compétition au Festival de Cannes, est le 7ème long métrage de Masahiro Kobayashi, déjà présent sur la croisette en 1998 avec Bootleg Film (présenté à Un Certain Regard) et en 2000 avec Film noir (présenté à la Quinzaine des réalisateurs), puis Men walking on snow en 2001 (à Un Certain Regard).

Cette fiction, troisième collaboration entre le réalisateur et l’actrice Fusako Urabe, est basée sur des faits réels. Kobayashi (qui signe également le scénario de Bashing) est un cinéaste engagé qui témoigne sur les mœurs de son pays.

Très influencé par les premiers films de François Truffaut, il a une approche très réaliste du cinéma, quasi documentaire, et est même qualifié de radical qui aime faire ressortir les faits bruts, et l’évolution de ses personnages (ici, l’héroïne dans un environnement limité et profondément hostile).

Bashing débute par une ouverture saisissante avec une longue scène d’introduction sans un mot qui installe déjà un climat de douleur et de punition. Pour le réalisateur, l’intolérance est un toujours un sujet d’une grande force, et malheureusement encore pleinement dans l’actualité…

Photothèque

Crédits :

Réalisation :  Masahiro Kobayashi

Compositeur : Hiroshi Hayashi

Directeur de la Photographie : Kôichi Saitô

Monteur : Naoki Kaneko

Acteurs : Fusako Urabe, Ryuzo Tanaka, Takayuki…

Année : 2005

Durée : 1h22

Source : dossier de presse Ocean Films