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Histoire de l’architecture II

Kagawa Kunibiki Messe

Histoire de l’architecture rurale et citadine JAPONAISE

de l’ère MuroMachi à l’ère Meiji (1333 à 1912)  

Il est possible d’analyser l’évolution architecturale japonais en suivant les grande période historique de la construction du Japon. Pour accéder à la période antérieure de l’évolution de l’architecture, de la préhistoire au XIVème sièclecliquer ici.

Période Muromachi et Azuchi-momoyama (1333 à 1603)

A la fin de la période Muromachi (1333 à 1582), les fermes sont constituées de plusieurs bâtiments collés les uns aux autres et entourés d’un mur. Les poteaux de structure sont directement enfoncés dans le sol. Les murs sont enduits de terre à l’extérieur. Les sols en terre battue sont peu à peu recouverts de nattes en paille tressée. A Kyoto, ces sols sont recouverts d’un plancher en bois et apparaissent des vérandas (espace ni intérieur, ni extérieur, propre à l’habitat japonais).

Ce nouveau type d’habitat se caractérise par une bonne hauteur sous le toit, une structure en poteau et une partie du sol en plancher ou tatamis (dans ce dernier cas pour habitants plus aisés). La partie pour vivre et dormir est surélevée.

histoire architecture II

La pièce (c) en tatamis (nommée aussi « yuka ») de l’illustration ci-dessus, possède déjà un « tokono ma » (litt. « chambre du lit, alcôve ») – la petite excroissance à droite, montrant que le goût d’un certain esthétisme est venu tôt. C’est un renfoncement généralement pratiqué dans le mur de la pièce principale, perpendiculaire au jardin et qui joue un rôle capital dans la décoration de la maison traditionnelle japonaise. C’est là que l’on suspend une peinture choisie en fonction de la saison et que l’on dispose un objet d’art et un arrangement floral. Le goût des maîtres de maison se juge à l’harmonie créée entre ces trois éléments. C’est aussi un espace qui peu servir à honorer les défunts.

Une autre raison, sur le manque de connaissances sur l’habitat rural, est que la littérature et les fresques ne le représentent que rarement, contrairement à l’habitat religieux ou guerriers.

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Les trois types de constructions traditionnelles

  • Le premier donne un large espace sous le toit (utilisé dans certaines régions pour l’élevage du ver à soie). Les poteaux posés sur des pierres plates, soutiennent les arbalétriers, solidaires les uns des autres par de faux entraits. Les poteaux sont contreventés par les murs extérieurs. La couverture est en chaume.
  • Le deuxième type est constitué de poteaux (contreventés entre eux) qui soutiennent des poutres horizontales, sur lesquelles vient se poser la charpente (arbalétrier, poinçon et entrait). L’espace sous le toit est encore utilisable.
  • Le troisième type repose sur le même principe que le deuxième, à ceci près que la charpente est un assemblage de pièces de bois « en escalier » afin de supporter directement la couverture (fine, en bois).
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A la fin de l’ère Azuchi-momoyama, les fermes ont une aire de plancher dont le niveau et le matériau dépendent du niveau social des propriétaires. Plus il est élevé, plus la surface surélevée est importante et plus il y a de cloisonnements. Cette particularité s’annonce avec le type hiromagata. Le plan à quatre pièces de type yomadori, devint le standard de la fin du  Moyen Âge.


La maison de ville

Dans les anciennes capitales, les boutiques étaient situés en deux places de marché de forme carrée, à l’Est et à l’Ouest (nommée chô). Chacune était divisée en 16 parcelles égales (henushi) où étaient construites les maisons (machiya). Les personnages officiels, de rang bas ou moyen, utilisaient une ou plusieurs de ces parcelles pour s’y installer. Le peuple n’avait au mieux que la moitié d’une parcelle, si ce n’est le quart.

A la période Heian (794 à 1185), dans la nouvelle capitale Heiankyo (actuelle Kyoto), chaque bloc était divisé en 32 parties égales. Chaque façade était divisée en deux, l’une des partie étant l’entrée. Il n’y avait pas de passage entre les maisons. Parfois un espace extérieur (hisashi), extension à la pièce principale (moya) venait se fixer au pignon de la façade principale. Les intérieurs étaient très petits, une pièce en terre battue pour l’entrée et la cuisine et une recouverte de nattes de paille pour vivre et dormir.

Les maisons étaient bâties en périphérie de bloc, mais le jardin était à l’usage et à l’entretient commun aux autres parcelles, ainsi que le puits et les latrines.

L’Ère Edo (1603 à 1668)

A la période Edo, la maison est plus allongée, occupant de plus en plus la parcelle. L’entrée est plus large, et forme un passage (dans lequel se trouve la cuisine) allant de la rue au jardin. La maison proprement dite est divisée en trois parties surélevées. Coté rue est installée la boutique (mise no ma); la pièce centrale est la naka no ma « pièce du milieu » et à l’arrière, la pièce de réception (zashiki) ou « pièce arrière » oku. Le sol de ces pièces est d’abords en planches, recouvert peu à peu de tatamis. La boutique peut être surélevée ou en terre, suivant le commerce.

Il s’agit d’une maison à un niveau, qui pouvait être surélevé pour en obtenir deux, à condition de ne pas atteindre une hauteur maximum déterminée par les ouvrages militaires de la ville.

Dans le cas d’un deuxième niveau, il s’agissait d’un grenier coté rue, et d’une pièce de réception supplémentaire sur l’arrière de la maison. Ainsi les pièces principales donnaient sur le « joyau » de la maison, représentatif de la « qualité » des propriétaires.

Ici, la maison était en périphérie des blocs et possédait son propre jardin. Au centre du bloc, des allées donnaient accès à des maisons plus petites, alignées et bâties les unes à coté des autres. Vue l’étroitesse des parcelles, elle n’avaient que rarement un jardin et ne comptaient qu’une pièce.

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Le patrimoine architectural rural et citadin encore largement visible à Kyoto date de la fin de la période Edo. Par exemple, le plus vieux bâtiment est une auberge de près de 200 ans. D’où l’importance de connaître dans le détail le bâti de cette époque. Des reste de blocs sont encore observables.

L’unité de mesure utilisée aujourd’hui est officiellement le mètre, mais ne l’est que depuis peu. On utilise encore les mesures traditionnelles de la période Edo, pour l’étude et la restauration de bâtiments anciens. On s’en sert également pour construire des villas dans le respect de la tradition.
Le pied japonais est le shaku (0,303m). La mesure utilisée pour les longueurs est le ken, soit 6 shaku(1,818m). La taille d’une maison est mesurée en tsubo ou 6 shaku² (3,3m²). Enfin, la taille d’une pièce est mesurée en tatamis (1,82 x 0,91m soit 1,65m²) et cette unité est préférée aussi pour les bâtiments modernes. Un tatamis est un élément de sol constitué de paille de riz tressée et épais d’environ 2cm.

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Un bloc faisait entre 9 et 27m de large (coté boutiques) pour 39m de profondeur. Chaque maison sur rue avait une largeur de 9 shakus(2,727m) ou 2 kens (3,636m) et une profondeur de 3 ken (5,454m) à 5 kens (9,09m). L’entrée se faisait par un espace de ½ par 1 ken avec le sol en terre battue. Derrière, une pièce de 8 tatamis (13,22m²). Les sanitaires et le puits étaient un équipement public.

Certaines maisons de personnes au rang plus élevé, pouvaient occuper plusieurs parcelles (voir vignette ci-contre).

Ère Meiji (1668 à 1912)

A l’ère Meiji (1668 à 1912), le Japon c’est ouvert sur l’occident. Les maisons deviennent plus importantes et ressemblent à celles des guerriers de la période Edo (1603 à 1868). Le principe des blocs subsiste mais tend à disparaître. Les maisons se modernisent, tout en conservant les principes de la période précédente.

Enfin, les styles s’inspirent peu à peu de l’occident dans ce qui est appelé « le style de l’Ouest ». C’est un moyen pour les japonais d’avoir plus de confort mais aussi une part d’exotisme.

Pour accéder à la période antérieure de l’évolution de l’architecture, de la préhistoire au XIVème sièclecliquer ici.